
Ezzeddine Zayani
Indépendamment de toutes les considérations, je constate en tant qu’observateur que la Tunisie actuelle ressemble drôlement à la Turquie de 1915, le grand malade dont l’autorité et les prérogatives s’amenuisaient comme une peau de chagrin et les interférences se multipliaient, particulièrement étrangères. Mais l’épilogue de la crise décadente de l’Etat turc fut heureux et sans effusion de sang. Le spectacle auquel nous assistons aujourd’hui chez nous est inquiétant à plus d’un titre :
– d’abord l’hypocrisie et l’égocentrisme des « hommes politiques » qui gesticulent, qui critiquent l’action du gouvernement dans lequel ils sont parties prenantes et qui font tout pour le doubler en démontrant qu’ils savent mieux que ceux qui sont aux commandes
– l’exploitation des dossiers vitaux pour le pays à des fins partisanes telle les questions libyenne et syrienne. Tous les jours que Dieu fait nous apporte des lots de photos où l’on voit tel ou tel responsable serrant la main à des « personnalités » libyennes comme s’il voulait démontrer aux tunisiens qu’il avait résolu l’épineuse crise dans le pays voisin,
– le bras de fer entre l’UGTT et le gouvernement n’augure de rien de bon. La centrale qui joue le pourrissement aurait une autre agenda qui contiendraient des objectifs opaques. Bref, dans tout ça, la seule partie ignorée et oubliée est la Tunisie et c’est elle qui paiera les pots cassés de ces tiraillements amateurs et primaires.
Je suis désolé de réitérer ce que j’avais dit avant la nomination de si Youssef Chahed,à la tête du gouvernement, la Tunisie a besoin d’un homme à poigne pour mettre de l’ordre dans un pays où les boutiques politiques pullulent et où les tenanciers veulent tous devenir chefs pour servir d’abord ceux qui les ont financés et intronisés. Le temps presse et c’est au président de la république de trancher sans plus tarder. Je voie l’eau jaillir dans la barque. !!
Ezzeddine Zayani