Le ministre algériende l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a affirmé mercredi à Sakiet Sidi Youcef (Tunisie) que « les défis sécuritaires communs » imposés par la présente conjoncture à l’Algérie et à la Tunisie, à leur tête le terrorisme, la contrebande et le trafic transfrontalier d’armes et de drogue, « exigent des positions unifiées ».
Dans son intervention dans la salle d’hôtes de Sakiet Sidi Youcef, à l’occasion de la célébration du 59ème anniversaire des évènements du 8 février 1958, M. Bedoui a affirmé que cette étape « exige de nous un niveau élevé de vigilance et de coordination ».
Selon M. Bédoui, affronter ces défis constitue aujourd’hui un « impératif et une priorité absolus à travers des mécanismes opérationnels existants et l’adoption d’autres plus adaptés à l’ampleur prise par ces crimes », a-t-il ajouté en présence du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, du secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine Saïd Abadou et de l’ambassadeur d’Algérie en Tunisie, Abdelkader Hadjar, côté algérien, et des ministres de la Défense Nationale et de l’Intérieur respectivement Ferhat Horchani et El Hedi Majdoub, côté tunisien.
La situation exige de nous en tant que pays voisins de « jeter les bases d’une coopération solide pour garantir la protection de nos frontières et d’une coordination opérationnelle pour sécuriser la bande frontalière dans l’intérêt des citoyens des deux pays », a assuré par ailleurs le ministre.
Exprimant la nécessité d’intensifier la coopération sur le terrain pour sécuriser la frontière commune aux peuples algérien et tunisien, qui partagent le même sort et les mêmes intérêts, le ministre a souligné l’importance de développer les zones de la bande frontalière, appelant les walis des wilayas frontalières et leurs pairs tunisiens à multiplier les rencontres de concertation pour développer une feuille de route comprenant des propositions pour faire de la zone frontalière un espace commun de sécurité et de développement sur la base d’approche nouvelle et d’objectifs concrets et d’utilité commune.
M. Bedoui a affirmé, d’autre part, que le développement voulu a besoin d’un environnement sécurisé, pour lequel « nous devons montrer que nous sommes capable de réaliser l’équation de sécurité et de développement en accordant davantage d’intérêt pour la prise en charge des préoccupations des zones frontalières ».
Cette commémoration, a-t-il ajouté, « est aussi grande que les défis relevés le 8 février 1958 par nos deux peuples lorsque leur sang pur s’était mélangé » donnant « une leçon d’héroïsme au colonisateur infâme » qui face à la cohésion des deux peuples frères « avait réagi lâchement en fauchant les vies de victimes innocentes et désarmées. »
Le village de Sakiet Sidi Youcef, a noté M. Bedoui, a été surpris ce jour-là par les raids des avions du colonisateur français « semant destruction et répandant le sang d’hommes, de femmes et d’enfants parmi les villageois désarmés, dont le seul tort était d’appartenir à une terre noble et d’avoir appuyé leurs frères algériens dans leur combat pour la liberté. »
De son côté, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a rappelé le message des chouhada qui est « l’unité, la solidarité, les positions inébranlables et les liens fraternelles entre les deux peuples algérien et tunisien », relevant que ces rencontres « nous rappellent que nous avons souffert et continuons encore de souffrir des séquelles du colonialisme français ».
Quant au ministre tunisien de la Défense, Ferhat Horchani, il a souligné que la célébration de cet évènement est une occasion pour « évoquer les pages glorieuses de notre histoire commune » et rappeler aux jeunes des deux pays cette « épopée héroïque » et les idéaux auxquels a cru la génération du combat libérateur en Algérie et en Tunisie.
Il s’agit aussi d’une « occasion pour prospecter de nouveaux domaines pour la coopération bilatérale et l’avenir commun », a indiqué, en outre, M. Horchani qui a mis l’accent sur la détermination des gouvernements de l’Algérie et de la Tunisie à consolider la communication et la concertation concernant toutes les questions communes et à renforcer les rapports de coopération, notamment le long de la bande frontalière.
Cette bande, a-t-il noté, a besoin d’un appui au développement qui éliminera l’exclusion, la marginalisation et certains phénomènes sociaux dangereux susceptibles de porter atteinte à la sécurité des deux pays.
Le ministre de la Défense tunisien a ajouté que « la Tunisie croit au lien organique entre la sécurité et le développement qui impose la coopération pour extirper le terrorisme et le crime organisé ».
Il a également ajouté que la Tunisie salue l’appui que lui accorde l’Algérie chaque fois que sa sécurité est menacée.
Source : APS
Illustrations : ministère tunisien de l’intérieur