
Sofiène Sliti
Un ressortissant tunisien « en relation avec Anis Amri », l’auteur présumé de l’attentat du 19 décembre au camion bélier à Berlin , a été extradé vers son pays par l’Allemagne, a indiqué jeudi Sofiène Sliti porte-parole du Parquet .
« Mercredi, un Tunisien en relation avec Anis Amri a été expulsé d’Allemagne », a déclaré à M. Sliti, confirmant des informations de presse.
Ce Tunisien, dont l’identité n’est pas connue, « n’est pas impliqué dans l’attaque de Berlin » mais « le pôle judiciaire antiterroriste a décidé de le mettre en détention provisoire et de le poursuivre pour appartenance à un groupe terroriste », a-t-il ajouté.
Selon les éléments en possession des autorités judiciaires tunisiennes, il est accusé d’avoir voulu rejoindre les rangs de groupes jihadistes en Syrie.
Peu après l’attentat de Berlin (12 morts), les autorités tunisiennes avaient interpellé quatre suspects avant de conclure qu’ils n’avaient « aucun lien » avec l’attaque. Le neveu de Anis Amri est toutefois toujours détenu car soupçonné d’avoir lui aussi eu l’intention de rejoindre le groupe terroriste Daech.
Anis Amri, 24 ans, est accusé d’avoir tué le 19 décembre douze personnes et blessé des dizaines d’autres à Berlin sur un marché de Noël. Il avait fait allégeance au groupe jihadiste Daech selon une vidéo diffusée par l’agence de propagande du groupe « Amaq ». Quatre jours plus tard, il a été tué lors d’un contrôle policier de routine à Milan.
L’enquête a toutefois fait naître des tensions, en faisant apparaître que la Tunisie n’avait pas donné suite durant des mois à une demande de l’Allemagne de le renvoyer dans son pays.
Berlin souhaite depuis accélérer l’expulsion des ressortissants des pays du Maghreb déboutés de leur demande d’asile. Certains responsables ont même réclamé de réduire l’aide au développement aux Etats concernés s’ils ne se montrent pas plus coopératifs.
Dans ce contexte, l’Allemagne a annoncé , mercredi 1er février , avoir arrêté un Tunisien pour avoir fondé une cellule du groupe terroriste Daech dans le but de commettre des attentats. Elle a précisé qu’il était aussi recherché dans son pays pour son implication présumée dans des attaques meurtrières.
Selon le parquet allemand, la Tunisie n’avait pas donné suite à une demande de l’Allemagne de le renvoyer dans son pays.
Le 12 janvier, en réponse aux critiques allemandes, le président Béji Caïd Essebsi a assuré que la Tunisie comptait « assumer ses responsabilités ».
Sur l’immigration illégale, « nous avons des accords bilatéraux avec certains pays y compris l’Allemagne, ce sont de bons accords et ils vont être appliqués », a-t-il affirmé.