
Ezzeddine Zayani
M. Néjib Chabbi renaît de ses cendres comme un sphinx avec un nouveau groupe politique. Vient-il avec sa tralala secourir le mouvement islamiste ennahdha pour lequel il a toujours eu un faible et qui se trouve ces jours ci en très mauvaise posture ? ou bien sort-il comme un lapin du chapeau pour appliquer le plan de ses commanditaires, 2 en 1, faire exploser le front de Marzouk, Riahi au profit à la fois du fantomatique Nida Tounes et son compère ennahdha, sous le couperet de la black list dont la publication ne saurait trop tarder ?
En tout état de cause ce qui inquiète toujours en Tunisie c’est cette race versatile de « politiciens girouettes », prêts à tout pour le siège, quitte à vendre leur âme au diable. La Tunisie est leur dernier souci. Cette classe politique, décrédibilisée, a laissé faire. De l’extrême droite, à l’extrême gauche en passant par le centre peu d’actions avaient été entreprises pour venir en aide à un paysage politique travesti et dénaturé. Les paradigmes ont sauté, de nouvelles normes sociétales sont apparues, surtout vestimentaires et l’administration désagrégée et gangrenée par la corruption et le laisser aller.
La classe moyenne qui secrète généralement l’élite fut sciemment laminée pour empêcher toute alternative. Je crains fort que ni Chabbi, ni Marzouk, ni Yassine Brahim et leurs consorts ne trouvent l’occasion de se positionner.
Le nouveau Sykes-Picot qui est en train de prendre forme ces jours ci avec un nouveau partage du monde entre Washington et Moscou, risque d’imposer à une Tunisie castrée par « ses propres enfants » des choix de l’extérieur.
Ezzeddine Zayani