Quatre hommes et une femme ont été interpellés dans le cadre du démantèlement d’un réseau de contrebande d’armes dans le Nord de l’Espagne. Cette saisie est liée à l’enquête concernant l’attaque du musée juif de Bruxelles en 2014.
La police espagnole a annoncé avoir procédé à la saisie jeudi 12 janvier de plus de 10 000 armes de contrebande pour une valeur d’environ 10 millions d’euros. Parmi les armes saisies, des armes de poing, mais également des mitrailleuses et plusieurs armes antiaériennes.
Le stock retrouvé abritait des fusils automatiques CETME, des mitraillettes Beretta, des mitrailleuses lourdes, des pistolets Astra et Star, des pièces de rechange ainsi que d’autres types d’armements. Une partie de la marchandise s’avère en bon état de fonctionnement. 80 000 euros ont été également confisqués par les forces de l’ordre.
Précédemment, cinq membres d’un groupe du crime organisé, dont quatre hommes et une femme d’origine espagnole, avaient été interpellés dans la ville d’Olot de la province catalane de Gérone, dans la ville de Liendo dans la communauté autonome de la Cantabrie et dans la ville de Getxo de la province de la Biscaye au Pays basque. En outre, des ateliers de réparation d’armes ont été découverts.
Tous les malfaiteurs sont suspectés d’avoir fourni des armes à des groupes terroristes et criminels, achetant des pièces d’occasion, les réparant avant de les revendre sur le marché noir.
Pour trois des cinq suspects, leur détention a été prolongée, les deux autres se sont vus interdire de quitter le pays. Cette opération de la police espagnole a été effectuée dans le cadre de l’enquête sur l’attentat contre le Musée juif de Belgique à Bruxelles le 24 mai 2014, qui avait fait quatre morts.
Saisie de 20 000 uniformes militaires
En mars dernier , une saisie sans précédent d’uniformes et de matériel militaire destinés à équiper des combattants djihadistes du Front Al-Nosra ou encore de Daesh en Syrie et en Irak a été réalisée par la police, a annoncé le ministère de l’Intérieur espagnol.
C’est lors d’une opération antiterroriste menée en février dans les villes portuaires de Valence et d’Algésiras que les officiers ont fait cette impressionnante découverte en contrôlant le contenu de trois conteneurs maritimes. Les autorités, qui sont ainsi tombées nez à nez avec des milliers d’uniformes et autres accessoires militaires, ont diffusé une vidéo édifiante sur Twitter.
Le réseau commercial démantelé, décrit comme «très actif et efficace», avait pour principal objectif de «fournir, maintenir et renforcer» Daesh, peut-on lire dans le communiqué du ministère espagnol de l’Intérieur.
Les conteneurs suspects avaient été «déclarés comme des vêtements de seconde main afin de ne pas éveiller de soupçons et pouvoir passer les différentes inspections d’usage sans aucune difficulté».
«Avec près de 20 000 uniformes militaires et accessoires, il aurait été possible d’équiper une armée entière, qui aurait été prête au combat sur tous les champs de bataille qu’ont investis les organisations terroristes djihadistes dans le monde», détaille le communiqué.
Arrestation de trois jihadistes
Trois djihadistes présumés ont été arrêtés vendredi 13 janvier dans l’enclave espagnole de Ceuta au Maroc et à Figueras (nord-ouest de l’Espagne), et des armes découvertes lors de perquisitions menées dans la foulée, a annoncé le ministère de l’Intérieur.Les deux hommes arrêtés à Ceuta étaient membres d’un groupe « en phase avancée de radicalisation » et faisaient preuve d’un « fort niveau de détermination » pour commettre des actes terroristes, assure le communiqué.
Une arme à feu et armes blanches
Tous deux sont de nationalité espagnole, a par ailleurs confirmé un porte-parole du ministère. Une arme à feu et trois armes blanches ont été découvertes après l’arrestation menée par la Garde civile dans l’enclave de 87 000 habitants située juste face au détroit de Gibraltar, marquée par le chômage et la pauvreté.
A Figueras, c’est un Marocain en possession de papiers d’identité néerlandais et récemment revenu sur le territoire espagnol après un passage en Turquie qui a été arrêté pour appartenance présumée à l’organisation terroriste Daech . Selon le ministère, la police a pu localiser le suspect grâce à l’aide de la police néerlandaise et des services de renseignement de plusieurs pays non cités.
Quels objectifs?
« Les enquêteurs essayent actuellement de déterminer le degré de radicalisation de la personne arrêtée, ses liens possibles en Europe, les activités qu’il a pu mener pour le compte de Daech et la nature de ses objectifs depuis son arrivée en Espagne », a précisé le ministère dans un communiqué. Juste avant le Nouvel An, la police espagnole avait aussi découvert, à Madrid, un enregistrement vidéo de présumés djihadistes en armes devant une image de la Puerta del Sol, place emblématique de la capitale.
L’Espagne, frappée par une vague d’attentats qui avait fait 191 morts dans des trains de banlieue de Madrid le 11 mars 2004, est actuellement relativement épargnée par le phénomène des combattants partis pour rejoindre l’organisation terroriste Daech. Les autorités estiment que seuls 200 Espagnols sont allés combattre à l’étranger dans les rangs de groupes jihadistes, contre plus de mille départs depuis la France et la Belgique.
Avec agence