Eau pour Damas: accord initial avec les groupes armés pour sortir de la vallée de Barada

manque-deau-syrieAlors que Damas est privée eau depuis plus de trois semaines en raison des affrontements entre rebelles armés et forces gouvernementales sur le site d’approvisionnement de la ville, un accord aurait été trouvé pour que les infrastructures puissent être réparées.

L’agence syrienne Sana rapporte que le gouverneur de la banlieue de Damas, Alaa Ibrahim, a dévoilé la conclusion d’un accord initial avec les chefs des groupes armés dans la vallée de Barada sur la régularisation de la situation d’un certain nombre d’hommes armés et la sortie des autres de la zone vers la banlieue d’Idleb.

alaa-ibrahimDans une déclaration qu’il a donnée à SANA, le gouverneur a affirmé que selon l’accord initial, les hommes armés rendent leurs armes lourdes, tandis que les autres hommes armés étrangers sortent de la vallée de Barada pour que l’armée arabe syrienne y entre pour désamorcer les mines et les engins explosifs, en prélude à l’entrée des chantiers dans la source d’al-Fija dans le but d’ y réparer les dommages, dus aux attaques terroristes, dans les pompes à eau et les tuyaux.

Il a fait savoir que les chefs des groupes armés exercent des pressions sur les hommes armés étrangers pour qu’ils quittent la zone.

En outre, Ibrahim a affirmé que la situation de nombreux hommes armés dans plusieurs villages dans la vallée de Barada, notamment à Deir Qanoun, Deir Mqarren et Kfeir Zeit, est en train d’être régularisée.

Selon Reuters, le gouverneur de Damas a déclaré mercredi 11 janvier à la télévision d’Etat syrienne, avoir trouvé un accord avec les rebelles pour que des techniciens puissent réparer les infrastructures de Wadi Barada, la principale source d’approvisionnement d’eau de Damas, contrôlée depuis des années par le groupe Fateh Al-Cham, l’ancien Front Al-Nosra.

Les services la capitale en charge de l’eau ont coupé cette source d’alimentation depuis fin décembre, expliquant qu’elle avait été contaminée par les rebelles avec du pétrole.

L’armée syrienne, qui mène une offensive pour reprendre le contrôle de la vallée, a affirmé que les rebelles avaient pollué l’eau et menacé de détruire la source de Aïn al-Fayja pour obtenir l’arrêt de l’offensive. Ces derniers accusent en retour le gouvernement syrien d’avoir endommagé les infrastructures avec ses bombardements.

Interrogé par la chaîne d’informations russe RT, un représentant de l’Unicef s’est déclaré «extrêmement préoccupé» du fait que les 5,5 millions de personnes vivant à Damas et dans les environs n’ont plus accès à l’eau courante «depuis plus de deux semaines».

Il a expliqué que l’eau était utilisée «comme une arme de guerre» dans le conflit et que par conséquent, des millions de civils font face à «un immense défi pour accéder à l’eau potable». L’organisation a réitéré son appel «à tous les parties au conflit à protéger les civils, ainsi que les infrastructures, telles que les écoles, les hôpitaux, et les réserves d’eau».

L’Unicef a signalé que la plupart des quartiers n’étaient alimentés en eau que pendant deux à quatre heures tous les trois jours en raison du programme de rationnement mis en place par les autorités.

La journaliste de RT Lizzie Phelan, qui s’est rendue sur le terrain pour recueillir le témoignage des habitants de Damas, explique que ces derniers ne se fient plus à l’eau du robinet depuis que les rebelles ont pris le contrôle des réserves d’eau potable. «Tout le monde sait que l’eau est polluée avec du pétrole», lui a par exemple confié un habitant, alors qu’une autre lui a raconté qu’elle était obligée de faire une longue marche pour venir s’approvisionner.