La coalition des Al-Saouds continue à semer la mort au Yèmen

crime au yémenVingt civils et six rebelles ont été tués au Yémen dans un raid aérien de la coalition arabe qui a touché un marché dans la ville portuaire de Khoukha, sur la mer Rouge, selon des sources militaire et médicale.

L’aviation de la coalition sous commandement de la monarchie des Al-Saouds a pris pour cible un barrage des rebelles à l’entrée sud de Khoukha avant de rapidement bifurquer vers un marché de qat où leur raid a fait 26 morts, dont 20 civils, a rapporté l’AFP citant un responsable militaire gouvernemental.

L’attaque, dont le bilan a été confirmé par une source médicale, a eu lieu à l’entrée du marché de qat (une plante aux vertus euphorisantes consommée à grande échelle au Yémen), selon le responsable militaire. Il a accusé les rebelles chiites houthis, qui contrôlent Khoukha, de s’être servis des civils comme «boucliers humains».

La chaîne de télévision des rebelles Al-Masirah a mentionné le raid aérien, précisant qu’il avait fait 27 morts et des dizaines de blessés. Il n’a pas été possible dans l’immédiat d’obtenir une réaction de la coalition arabe.

Celle-ci a apporté son soutien militaire au gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi. La coalition, qui intervient militairement depuis mars 2015 au Yémen, a été accusée à plusieurs reprises de bavures ayant coûté la vie à des civils, et promis de tout faire pour éviter ce genre d’incidents.

A la mi-février, neuf civils ont péri dans un raid aérien de la coalition ayant frappé une cérémonie funéraire dans la région d’Arhab, à 40 kilomètres au nord de Sanaa et contrôlée par les rebelles, selon des sources médicales.

En octobre dernier, la coalition avait reconnu avoir tué par erreur plus de 140 personnes au terme d’une enquête sur un raid aérien mené le 8 octobre sur une autre cérémonie funéraire, à Sanaa.

En décembre, elle avait également reconnu avoir commis une «erreur» le 15 août, lorsqu’elle avait mené un raid meurtrier sur un hôpital soutenu par Médecins sans frontières (MSF) dans une province du nord contrôlée par les rebelles.

Par ailleurs, un navire de la coalition a été endommagé le 9 mars en heurtant une mine au large de Mokha, une ville portuaire sur la mer Rouge reprise aux rebelles début février par les forces pro-Hadi, ont proclamé les Houthis sur le site d’information Sabanews.net. L’explosion a fait des victimes, selon eux. L’incident n’a pas été confirmé par la coalition ou une source indépendante.

Armes à sous-munitions

Amnesty International a confirmé de nouveaux éléments qui attestent que la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a récemment tiré des roquettes fabriquées au Brésil qui contiennent des armes à sous-munitions interdites, frappant trois zones d’habitation et les terres agricoles alentour au centre de la ville de Saada. Cette attaque a blessé deux civils et causé des dégâts matériels.

Elle s’est déroulée le 15 février 2017 à 22h30. Il s’agit de la troisième utilisation confirmée d’armes à sous-munitions de fabrication brésilienne, recensée par Amnesty International au cours des 16 derniers mois.

« La coalition dirigée par l’Arabie saoudite justifie de manière absurde l’usage d’armes à fragmentation en affirmant qu’elle respecte le droit international, malgré les preuves concrètes de pertes en vies humaines parmi la population civile prise au piège du conflit, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches au bureau régional de Beyrouth.

« Les armes à sous-munitions sont non-discriminantes par nature et infligent des pertes inimaginables aux civils. Le droit international humanitaire coutumier en interdit l’usage en toutes circonstances. À la lumière des preuves qui s’accumulent, il est urgent que le Brésil adhère à la Convention sur les armes à sous-munitions et que l’Arabie saoudite et les membres de sa coalition cessent d’utiliser ces armes. »

Depuis l’intervention de la coalition, plus de 7 400 personnes ont été tuées et plus de 40 000 blessées, en majorité des civils, sur fond de grave crise humanitaire.