Le combat des femmes dans un désordre stratégique

Les risques de mise en cause des libertés individuelles et l’égalité des droits en Tunisie ne vient pas de la force des réactionnaires islamistes, mais du désordre des forces progressistes.
À commencer par le désordre stratégique dont la cause est l’incapacité de cerner l’objet de la discorde.
Au fond, le litige n’est pas sur les droits comme règles juridiques, qui ne représentent que la forme du droit.
C’est la source du droit qui oppose fondamentalement les frères musulmans aux laïcs. Droit divin ou droit républicain du peuple souverain. La haine des islamistes contre la « laïcité » de Bourguiba -ce qui est faux historiquement, Bourguiba a fait de l’islam la religion de l’état- est dirigée contre le droit positif prononcé au nom d’une souveraineté étatique républicaine.
Dès lors, ce qui est menacé aujourd’hui par la contre-révolution islamiste c’est l’existence même d’une constitution républicaine, c’est leur stratégie principale. Des droits, ils n’ont que faire , conformément à leur stratégie, ils élèvent dans les crèches des robots de la Charia, promesse de Mourou à Wajdi Ghounim.
Après le 13 août 2018, une stratégie de combat doit commencer par renforcer la représentation nationale républicaine souveraine par la modification du code électoral selon les propositions des constitutionnalistes que j’avais évoquées dans un statut précédent.

Mohamed Hafayedh