La révolution tunisienne : quelle date ?

Mohamed Hafayed

Mohamed Hafayedh

La révolution tunisienne a pris naissance le 17 août 1924 , date de la grève des ouvriers à Tunis et la fondation le jour même du syndicat autonome par Mhammad Ali. Les destouriens Hbib Bourguiba et Tahar Sfar n’étaient pas aussi engagés que Tahar Haddad avec le leader Mhammad Ali, mais ils étaient ses plus proches contacts avec les politiques.
Cinquante cinq ans du pouvoir destourien, malgré les efforts des batisseurs de l’état moderne, n’ont pas réussi à réaliser les buts de la révolution du fait des dérives du pouvoir et l’exercice difficile de l’indépendance économique et politique dans un environnement géopolitique colonial et impérialiste.
L’UGTT entre collaboration et force d’opposition, a pu survivre grâce au syndicaliste patriote Farhat Hached, et conserver le navire ou comme plaisait au regretté Hbib Achour de dire le « Chkaff », disons le temple de la flamme de la révolution de 1924. La bougie s’est transformée en incendie dans le bassin minier de Gafsa en 2008. Ce feu de la révolution a embrasé toute la Tunisie marginalisée, l’une des foudres a consumé le corps de Mohamed Bouazizi. Cet incendie s’est transformé en un volcan continu.
La contre-révolution contre la Tunisie et son logiciel patriotique et progressiste théorisée en religion victimaire et droihommiste a pris naissance un 18 Octobre 2005, baptisé « Printemps Arabe » dont le projet s’est réalisé un 23 octobre 2011 par la victoire électorale de la dictature islamiste rampante et l’anéantissement des forces progressistes.
La guerre déclarée par Mhammad Ali et Tahar Haddad n’est pas terminée, la dernière bataille a été livrée et gagnée par Hrayers Tounes, les descendantes de Haddad et Bourguiba un été-ramadan le Bardo 2013. L’élection de Mohamed Béji Caïd Essebsi n’est qu’un détail de l’histoire insignifiant qui a surfé sur l’océan du destin tragique du peuple tunisien. Quand au 14 janvier est un moment où le navire tunisien a traversé une zone tropique où se sont accumulées la chaleur, l’humanité et l’absence de vent qui produisent les volcans : respectivement, l’explosion sociale, les complots des traîtres et l’aplomb de la géopolitique du « Printemps Arabe ». Mais ce n’est que de la contingence de l’histoire de la Tunisie, comme dans toutes les histoires des révolutions française ou russe, la géopolitique joue toujours un rôle déterminant. Alors que la loi de l’histoire de la révolution tunisienne a été prescrite dans le marbre par le retour de Mhammad Ali de l’Allemagne en Tunisie un mois de mars 1924. Il avait voyagé pour concevoir et construire un projet de la révolution. Aujourd’hui Les objectifs ne sont pas réalisés. Pire le projet est trahi par l’alliance du 18 octobre 2005, les droits de l’homme n’ont jamais constitué un projet de société, et l’existence de la nation est en danger. La révolution continue.

Mohamed Hafayedh