Mise au point d’un test sanguin universel pour détecter précocement le cancer

Un simple test sanguin qui permettrait de détecter la présence d’un cancer à un stade précoce : c’est le « Graal » de la recherche contre le cancer qui vient d’être atteint dans une étude américaine, avec 70 % de succès.

Une expérimentation réalisée par une équipe de chercheurs américains a permis de mettre au point un test sanguin, permettant de détecter de façon précoce huit cancers dans 70% des cas.
Un test sanguin expérimental a permis de détecter de façon précoce les huit cancers les plus fréquents dans 70% des cas en moyenne, donnant l’espoir de dépister la maladie avant même l’apparition de symptômes et d’améliorer ainsi les chances de guérison.

Vers une commercialisation du test ?

L’étude, publiée en ligne jeudi 18 janvier dans la revue Science, a porté sur plus d’un millier de patients dont la tumeur ne s’était pas encore propagée. Ces résultats pourraient placer l’équipe de chercheurs de l’Université Johns Hopkins à Baltimore (Maryland), menée par Nickolas Papadopoulos, en tête dans la compétition en cours pour commercialiser un test sanguin universel de dépistage du cancer.

Cependant, les mutations génétiques provoquent la croissance de cellules cancéreuses, dont l’ADN se retrouve dans le sang.

La détection de bribes d’ADN portant la signature d’un cancer naissant reste difficile, expliquent ces scientifiques. Les chercheurs ont décidé de séquencer seulement des parties de seize gènes qui mutent le plus souvent dans différents types de tumeur. Ils ont ajouté huit bio-marqueurs de protéines caractéristiques de ces cancers.

Le cancer résulte de mutations dans l’ADN de cellules du corps et qui leur confèrent notamment la capacité de proliférer hors de tout contrôle du système immunitaire. « Pour de nombreux cancers chez les adultes, il faut de 20 à 30 ans » pour que les cellules cancéreuses se répandent dans le corps, créant ce que l’on appelle des métastases, et faisant évoluer la maladie « vers un stade avancé », précisent les auteurs. Selon eux, « la majorité des cancers localisés peuvent être guéris par la chirurgie seule », ce qui n’est quasiment plus le cas une fois que le stade métastatique est atteint. « Un objectif majeur de la recherche sur le cancer est donc la détection des cancers avant qu’ils ne se métastasent à des sites distants », expliquent-ils, l’idée étant que plus le cancer est diagnostiqué précocement, plus grandes sont les chances de rémission.

Un taux de détection entre 33% et 98%

Dans les échantillons de sang des 1.005 patients de l’étude atteints d’un des huit types de cancer les plus communs n’ayant pas encore fait de métastases, le taux de détection a varié de 33% à 98% selon les tumeurs, précisent les auteurs.

La sensibilité a été de 69% et plus pour les cancer de l’ovaire, du foie, de l’estomac, du pancréas et de l’oesophage qui sont tous difficiles à détecter précocement, ont-ils précisé.