La sonde New Horizons survole un astéroïde à plus de 6 milliards de kilomètres de la Terre

L’année 2019 commence sous des auspices favorables pour la Nasa. La sonde New Horizons de l’agence spatiale américaine a survécu à son survol historique de l’objet céleste le plus éloigné jamais observé de près, Ultima Thule, situé à quelque 6,4 milliards de kilomètres de la Terre, a annoncé mardi 1er janvier la Nasa.

La sonde a envoyé un signal à la Terre qui a mis à peu près 10 heures à arriver. New Horizons « est en état de marche », a dit Alice Bowman, une responsable du projet. « Nous venons juste d’accomplir le survol le plus éloigné », s’est-elle réjouie. C’est à 5h33 GMT que New Horizons a braqué ses caméras sur Ultima Thule, vestige glacé de la formation du système solaire.

Les images et données collectées par la sonde commenceront à arriver plus tard mardi. New Horizons devait prendre 900 images en quelques secondes durant son survol d’Ultima Thule à une distance d’environ 3.500 kilomètres. « La science va nous aider à comprendre les origines du système solaire », a ajouté Alice Bowman.

Un objet céleste découvert en 2014

Ultima Thule, découvert en 2014 par le télescope spatial Hubble, se trouve dans la ceinture de Kuiper, un vaste disque cosmique reliquat de l’époque de la formation des planètes que les astronomes appellent parfois le « grenier » du système solaire.

Les scientifiques ont décidé d’envoyer New Horizons l’étudier, après que la sonde eut accompli en 2015 – neuf ans après son lancement – sa principale mission : envoyer des images extrêmement détaillées de Pluton. Ce nouveau succès promet de nouvelles avancées.spatiales.

Elle n’avait plus donné de nouvelles depuis 2015 et les incroyables images qu’elle avait livré de Pluton. La sonde New Horizons a fait à nouveau parler d’elle ce 1er janvier. À 6h30 heure française, elle a survolé l’astéroïde Ultima Thulé, l’objet céleste le plus éloigné jamais exploré par l’Homme.

À 6,4 milliards de kilomètres de la Terre, Ultima Thule est un petit astre de glace qui se trouve avec des milliers d’autres corps dans la ceinture de Kuiper.

« Go New Horizons ! » : c’est ainsi que le directeur scientifique de la mission, Alan Stern, a encouragé la sonde, qui braquait alors ses caméras sur Ultima Thule. Les images n’ont pas pu être transmises en direct : il faudra attendre le 1er janvier vers 16 heures pour savoir si la collecte de données a été réussie. La sonde devait prendre 900 images en quelques secondes.

Découvrir l’origine des planètes

L’enjeu de cette mission est de comprendre comment les planètes se sont formées, a expliqué lundi 31 janvier Alan Stern. « Cet objet est tellement glacé qu’il est conservé dans sa forme originelle », a-t-il expliqué. « Tout ce que nous allons apprendre sur Ultima – sa composition, sa géologie, comment il s’est formé, s’il a des satellites ou de l’atmosphère – nous renseignera sur les conditions de formation des objets du système solaire. »

« Pendant longtemps on a eu une vision assez simple du Système solaire : quatre planètes telluriques – Mercure, Vénus, la Terre et Mars –, quatre planètes gazeuses – Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune – et un canard bizarre et solitaire qui était Pluton. Aujourd’hui, la ceinture de Kuiper est considérée comme une vraie grande partie du Système solaire, une troisième zone remplie de nombreux objets dont Pluton, l’un des plus gros, est l’ambassadeur », a expliqué au Monde le planétologue François Forget, directeur de recherches au CNRS.

Ultima Thule a été découvert en 2014 par le télescope spatial Hubble. Il se trouve dans la ceinture de Kuiper, un vaste disque cosmique reliquat de l’époque de la formation des planètes que les astronomes appellent parfois le « grenier » du système solaire.

La Nasa a ainsi envoyé New Horizons pour l’étudier. Mais sa mission est dangereuse : la sonde parcourt l’univers à 51.500 kilomètres par heure. À cette allure, si elle heurtait un débris aussi petit qu’un grain de riz, elle pourrait être détruite instantanément.

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