Encore des cartons cercueils à Nabeul

En faisant défiler le fil d’actualité , j’apprends le malheur du décès de 7 prématurés à l’hôpital de Nabeul . Encore un drame des structures publiques de santé. Encore 7 malheurs et 7 familles en deuil pour probablement, manque de savon, de seringue, de moyens, de toilettes qui manquent d’eau ou de cartons cercueils à écouler. « Metaawwida » disais-je et je ne comptais pas ni commenter ni me révolter, ni dénoncer . Blasé ! Meurtri.

Et puis en déroulant ce même fil d’actualité, je tombe sur cette page sponsorisée d’une super polyclinique à Menzel Temime , juste à côté géographiquement, juste au dessous de ces actualités lugubres. Lugubre hasard ! L’opulence les potes. Des moyens au top super sophistiqués. Des appareils d’exploration qui feraient pâlir d’envie les hôpitaux de Suède et d’Angleterre réunis. Des milliards et des milliards d’investissements et, cerise sur le gâteau, le sourire tout commercial d’hôtesses proprettes et lunetteuses à la chevelure toute teintée de jaune comme dans les romans photos anciens à l’eau de rose.

Et puis la question qui tue ? Que fait l’Etat en charge de nous faciliter l’accès à tous à tous les soins selon les mêmes droits face aux même soins et gratuitement ? Comment s’organise t il pour ça? Comment il réglemente la carte sanitaire et la complémente entre secteur privé et public? Quel pouvoir a t il de contrôler ce système bordélique? Comment se fait il que des parents citoyens tunisiens, venus accoucher, sortent en file indienne , en pleurs , portant des cercueils cartons de leur enfants morts pour une seringue manquante ou une toilette hors d’usage puis lèvent les yeux vers ce mastodonte de polyclinique en face disposant de toutes les commodités d’où sortent d’autres citoyens tunisiens venus accoucher eux aussi, avec leur bébé gazouillant dans les bras, enveloppé avec dans des couvertures en coton, et posant souriants sur le perron pour une photo souvenir , pour la prospérité.

7allel we na9ech wahdek. Je n’en ai plus le courage .

Fadhi Ch’ghol

Regardez cette mère