Le Yémen ravagé par la famine et le choléra

cholera-au-yemenLa situation des enfants au Yémen est extrêmement grave, a déclaré jeudi un responsable du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), qui a cité une augmentation spectaculaire des cas de malnutrition et de choléra dans ce pays déchiré par la guerre, selon un communiqué publié jeudi 8 juin par l’ONU.
S’exprimant au siège de l’ONU à New York, Geert Cappelaere, directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a souligné une augmentation très importante du nombre d’enfants souffrant de malnutrition.

Quand il a quitté le Yémen il y a quatre ans, il y avait déjà un très grand nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. Lors d’une récente visite au Yémen, il a constaté que ce chiffre avait considérablement augmenté, avec près d’un demi-million d’enfants de moins de cinq ans souffrant de la forme la plus extrême et visible de la dénutrition.

En outre, « le Yémen est frappé par une grande épidémie de choléra », a-t-il dit, notant que les cas signalés dépassent désormais les 100.000. Avec 3.000 à 5.000 nouveaux cas chaque jour, il est possible que l’épidémie atteigne 250.000 à 300.000 cas, a-t-il déclaré.

Cette épidémie de choléra intervient dans un contexte où le système de soins médicaux du pays est sur le point de s’effondrer, a noté M. Cappelaere. La plupart des hôpitaux ne fonctionnent pas et ceux qui fonctionnent opèrent sans budget, les professionnels n’ayant pas reçu de salaire depuis huit à neuf mois.

Face à cette situation catastrophique, le responsable de l’UNICEF a réclamé un soutien de la communauté internationale pour le Yémen.

L’épidémie se répand

Le choléra est une infection intestinale aiguë due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Dans ce pays pauvre de la Péninsule arabique, l’épidémie se répand rapidement. Les installations hospitalières et les conditions d’hygiène se sont profondément détériorées en raison de la guerre qui oppose depuis plus de deux ans rebelles et forces loyalistes, soutenues par une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite.

Le conflit au Yémen a fait plus de 8 000 morts et 45 000 blessés depuis deux ans, selon l’ONU. Fin mai, le médiateur de l’ONU avait annoncé devant le Conseil de sécurité qu’aucun progrès n’avait été obtenu pour relancer des négociations de paix ou obtenir un accord sur l’avenir du port de Hodeida (ouest), aux mains des rebelles et par lequel transite le gros des importations du Yémen.