Il y a quelques semaines Youssef Chahed était en visite à Sousse. Il était venu en racoleur de dupes. En campagne pour la constitution de son parti et pour préparer sa course pour la magistrature suprême ou les cimes gouvernementales, il a cru bon de combler les sahéliens de Sousse de promesses pour conquérir leurs faveurs.Car, il ne pouvait ignorer que le Sahel est la plaque tournante pour toute réussite politique. Donc, c’était un complément financier pour l’extension du centre olympique de la ville et surtout la ressuscitation du projet du port en eaux profondes d’Enfidha enterré par notre illustre « révolution » avec son fond régionaliste décadent auquel toutes les tendances politiques se sont fait l’écho. Le Sahel a drainé l’effort de développement du pays du temps de Bourguiba et de Ben Ali au détriment des autres régions du pays. Il ne fallait plus investir dans cette entité « sioniste » pour déplacer l’effort de développement vers les régions de l’intérieur. La constitution a consacré cette stupidité « révolutionnaire » par le principe de la discrimination positive.
Youssef Chahed voulait donner l’impression qu’il était venu réhabiliter les sahéliens dans leur statut de citoyens tunisiens. Il va s’occuper d’eux. En guise de bonne fois, il va donner l’ordre de démarrer la réalisation des grands projets auxquels ils aspirent pour re-dynamiser leur région. Sur un ton solennel, la poitrine bombée et le menton levé à la Mussolini, il annonçait la constitution d’une société nationale pour l’étude de la réalisation du projet du port qui sera publié au JORT. Il a cru que par cette action théâtrale qu’il pourrait conquérir le trésor électoral sahélien. Mais en réalité un Tartufe ne peut jamais se dégager de la supercherie et de sa nature perfide.
Si le décret de constitution de la Société est bien publié au JORT, cela ne veut pas dire que le projet va démarrer par le simple fait de cet acte. Sur le plan juridique en plus de ce décret, il faut un autre décret qui détermine l’organisation administrative et financière de la société ainsi que les ministères qui seraient impliqués dans ce projet, pour qu’ils désignent leurs représentants dans les organes de la société (Conseil d’Administration, Assemblée Générale, cellule d’audit interne) et un décret de nomination du Directeur Général. Or, en l’absence de ces décisions juridiques, la société de Tartufe, n’aura aucune existence effective.
Par ailleurs, pourquoi créer une structure qui bouffera des milliards en frais de fonctionnement avant son entrée en activité, alors que les ministères qui étaient chargés par ce dossier peuvent le reprendre pour actualiser les études engagées et arrêter les études de faisabilité technique et financière pour déterminer les coûts et la rentabilité, susceptibles de dégager un schémas de financement conséquent et convaincant pour les partenaires éventuels qui investiraient dans ce projet.
Sur le plan technique, en 2009, j’ai oublié à quel mois, lors d’une réunion au ministère de l’environnement ayant réuni tous les ministères concernés et intervenants pour débattre des conclusions des études relatives au port de plaisance de la Station touristique de Hérgla et du port en eau profonde d’Enfidha dans le cadre du schéma directeur d’aménagement de la zone s’étendant de Bouficha à Hergla, Il a été décidé de reprendre les études d’impact de ces deux ports et d’approfondir les études de détails les concernant en coordonnant les études pour éviter les effets négatifs de ces deux réalisations sur la côte de Hergla déjà caractérisée par la fragilisation ainsi que sur le cordon dunaire de Bouficha à Hergla qui constitue un frein à l’avancée de la mer. Or c’est de ces études d’impact que se déciderait la réalisation du port en eau profonde entre autre, et surtout son coût et sa rentabilité. Où en est cette étude d’impact monsieur l’illuminé ?
Si réellement il était venu à Sousse en qualité de Chef du gouvernement, il aurait soulevé avec les élus et les autorités régionaux, les projets de la région de Sousse déjà en discussions ou en études, dont, en plus du projet sus cité, il y a le projet de la station touristique intégrée de la ville de Hergla, la carence en eau de la zone irriguée de la région, la réhabilitation du centre ville de Sousse et le réaménagement de l’espace de la gare ferroviaire de Sousse, le projet de convertir le port commercial en port de plaisance tout en décalant vers le sud le port commercial actuel…
En retournant au premier ministère a-t-il programmé un conseil de ministre pour voir comment relancer effectivement le projet du port en eau profonde et comment mobiliser les fonds nécessaires à l’actualisation des études ?
Sur toutes ces questions Yousef Chahed a brillé par le silence. Donc, En fait, il est venu à Sousse, pour racoler des dupes et des opportunistes de toutes catégories en vendant les illusions aux citoyens de la région. De cette opération de séduction il ne récoltera dans son couffin que des légumes flétries de fin de marché.
Voilà que le prochain parti de Yousef Chahed projette de faire une réunion avec ses partisans à Monastir pour annoncer officiellement sa création . Il veut ainsi se présenter comme un destourien bourguibiste pour duper, croit-il , les citoyens du gouvernorat de Monastir et les bourguibistes en général . Le leader Habib Bourguiba se retournera certainement dans sa tombe. On subi actuellement la supercherie de la fofolle Abir Mousi et voilà Tartuffe qui cherche à usurper un héritage dont il ignore les fondements par son libéralisme emprunté à Adam Smith, son penchant pour Malthus, l’occultation du rôle de l’Etat en matières sociales, la trahison de la cause de la femme en restant muet sur le projet présidentiel sur l’égalité en matière d’héritage et en s’alliant avec la secte islamiste pour qui Bourguiba est un mécréant et son héritage est à enterrer. De sa tombe, Bourguiba guidera les Monastiriens en particulier et les bourguibistes en général pour ne pas succomber à l’imposture. Chaque matin, tu seras effondré devant ton miroir qui te répétera, tu peux être séducteur, mais il y a un jeune patriarche qui est plus séducteur que toi. Ta tristesse sera d’autant plus affligeante que le mauvais sort de tes sorcières ne peut l’atteindre.
Nous citoyens tunisiens du Sahel, comme tant de citoyens tunisiens, nous ne somme pas des dupes. Nous ne serons pas avec toi. Nous serons avec ceux qui ont répondu à l’appel du devoir et rallié le patriarche qui a donné espoir aux tunisiens endeuillés durant trois longues années par un sombre nuage automnal. Nous serons avec ce patriarche encore vivace et fort par les braves qui l’entourent car, imbus du sens de l’Etat et de l’honneur national et qui éviteront à la patrie la dérive à laquelle œuvrent les assoiffés de la ghanima et de l’horreur revancharde, les farfelus, les niais qui croient à la générosité de Satan et les Khaznadars des temps modernes nichés à la Kasbah, elle-même reliée par un sous terrain au temple de Montplaisir.
Mounir Chébil