Washington envisage de retirer ses troupes de Syrie

Donald Trump serait en train d’étudier l’éventuel retrait des forces armées américaines du sol syrien, estime le chef de la diplomatie turque cité par des médias locaux.

Pour le ministre turc Mevlut Cavusoglu, Donald Trump considérerait actuellement la possibilité de retirer les troupes américaines du territoire syrien, rapporte le journal Turkiye.

«Je crois que le Président Trump étudie aujourd’hui la possibilité de quitter la Syrie», a déclaré le chef de la diplomatie turque.

Depuis avril 2018 Trump disait « Je veux ramener nos troupes à la maison. Je veux commencer à reconstruire notre nation ».

« Il est temps. Nous avons largement réussi face à l’EI ( Daech ) . Nous réussirons face à n’importe qui, militairement. Mais parfois, il est temps de rentrer à la maison. Et nous pensons à ça très sérieusement. » Donald Trump, président des États-Unis
Une décision sur les troupes américaines en Syrie sera prise dans « un futur très proche », de concert avec les alliés des États-Unis dans la région, a mentionné Donald Trump. Parmi ceux-ci, il a cité l’Arabie saoudite, « très intéressée par notre décision », a-t-il dit.

Les États-Unis ont engagé depuis les attentats du 11 septembre 2001 plus de 7 milliards de dollars dans la lutte contre les groupes terroristes au Proche-Orient et en Asie, a souligné Donald Trump.

« Nous n’en retirons rien, a-t-il dit à ce sujet. Vous imaginez, 7 milliards de dollars en 17 ans. Nous n’obtenons rien, si ce n’est la mort et la destruction. C’est horrible. Il est temps [de retirer les troupes]. »

Environ 2000 soldats américains luttent contre Daech en Syrie, a annoncé le général Joseph Votel, responsable des troupes américaines au Moyen-Orient.

Les combattants qu’ils soutiennent ont repris plus de 90 % du territoire détenu par l’EI dans ce pays, a-t-il aussi indiqué, en précisant que la mission américaine n’était pas encore terminée.

« Je pense que le plus dur est devant nous, a commenté le général Votel. Cela consiste à stabiliser ces régions, à consolider nos gains et à ramener les gens chez eux. L’armée doit jouer un rôle là-dedans. »

« Nous sommes en Syrie pour combattre Daesh [EI]. C’est notre mission, elle n’est pas terminée. Nous irons au bout de cette mission », a déclaré pour sa part l’émissaire spécial pour la lutte contre l’État islamique, Brett McGurk, dans un forum à Washington, en marge de la conférence de presse de Donald Trump.

Vendredi, Recep Tayyip Erdogan a prévenu que son pays était prêt à lancer «dans les prochains jours» une opération militaire dans le nord de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

Par la suite, le dirigeant turc s’est entretenu au téléphone avec son homologue américain. Lors de la conversation, les deux leaders ont convenu d’«assurer une coopération plus efficace au sujet de la Syrie», selon des sources à la présidence turque citées par les médias européens.

Washington apporte son soutien aux YPG dans leur lutte contre les terroristes de Daech, mais Ankara considère cette milice comme une organisation terroriste liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc.