Washington confirme la liquidation de Qassem al-Rimi, chef d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique

Les États-Unis ont éliminé Qassem al-Rimi, le chef yéménite du groupe Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), a annoncé, jeudi, la Maison Blanche. Les frères Kouachi, auteurs de l’attaque de Charlie Hebdo en 2015, avaient revendiqué leur appartenance à ce groupe.

La présidence américaine a annoncé, jeudi 6 février, l’élimination au Yémen de Qassem al-Rimi, chef yéménite d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), un groupe terroriste auquel plusieurs auteurs d’attentats anti-Occidentaux avaient clamé leur appartenance.

« Sur les instructions du président Donald Trump, les États-Unis ont mené une opération antiterroriste au Yémen et ont réussi à éliminer Qassem al-Rimi, un fondateur et le chef du groupe Al-Qaïda dans la péninsule arabique », a annoncé dans un communiqué la Maison Blanche.

White House

« At the direction of President Trump, the U.S. conducted a counterterrorism operation in Yemen that successfully eliminated Qasim al-Rimi, a founder and the leader of al-Qa’ida in the Arabian Peninsula and a deputy to al-Qa’ida leader Ayman al-Zawahiri. »

Sous la direction de Qassem al-Rimi, Aqpa a perpétré « des violences inqualifiables contre des civils au Yémen et a cherché à perpétrer et inspirer de nombreuses attaques contre les États-Unis et nos forces », précise le texte.

Selon l’exécutif américain, Qassem al-Rimi avait rejoint Al-Qaïda dans les années 1990, travaillant en Afghanistan pour Oussama Ben Laden, responsable des attentats du 11 septembre 2001.

Aqpa a profité de l’affaiblissement du pouvoir central au Yémen pour renforcer son emprise dans le sud et le sud-est du pays, ravagé par la guerre depuis mars 2015. Les frères Kouachi, auteurs de l’attaque le 7 janvier 2015 au siège de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, à Paris, avaient revendiqué leur appartenance à Al-Qaïda dans la péninsule arabique.

L’Aqpa entretient le flou

Il y a une semaine, le quotidien New York Times avait déjà affirmé que « Qassem al-Rimi avait été ciblé, mais il était impossible d’avoir une confirmation venant du Yémen », explique Wassim Nasr, spécialiste des mouvements et mouvances jihadistes à la chaine d’information « France 24 ».

Aqpa avait notamment revendiqué la fusillade perpétrée début décembre contre une base militaire américaine à Pensacola, en Floride, ayant tué trois marins, selon un communiqué du centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

« Sur la revendication de l’attaque de Pensacola, il y a un flou particulier », poursuit Wassim Nasr. « Lorsque l’Aqpa y présente Qassem al-Rimi, il n’y a pas la phrase qui devrait venir après : ‘que Dieu le préserve’, s’il est vivant ou ‘que Dieu lui pardonne’, s’il est mort », alors que ces phrases « sont toujours utilisées pour des chefs jihadistes ».

Dix millions de dollars

Washington avait doublé en 2018 la récompense offerte pour la capture de Qassem al-Rimi, la faisant passer de 5 à 10 millions de dollars. Celui-ci était aussi sous le coup de sanctions du Trésor américain et de l’ONU pour sa participation à un attentat meurtrier près de l’ambassade des États-Unis à Sanaa et pour son soutien supposé au jeune nigérian Umar Farouk Abdulmutallab qui, le jour de Noël 2009, avait tenté de faire sauter un vol Amsterdam-Détroit en cachant des explosifs dans ses sous-vêtements.

Selon Wassim Nasr, la mort de ce « lieutenant central d’Al-Qaïda » va être « utilisée par Donald Trump dans sa campagne ». Un nom qui vient s’ajouter à une liste d’autres assassinats : Hamza Ben Laden, fils d’Oussama, Abou Bakr al-Baghdadi, ex-chef de l’EI, et Qassem Souleimani, leader des Gardiens de la révolution.

« Pour Aqpa, c’est une disparition importante, le groupe étant en perte de vitesse en ce qui concerne les opérations à l’étranger », ajoute l’expert. « Puis il y aura aussi des conséquences pour le groupe terroriste État islamique ( EI ou Daech ) , puisque le commandement d’Aqpa, ouvertement contre l’EI, a été décimé par les drones américains. Cela va renforcer l’EI ainsi que la guerre fratricide entre ces deux groupes ».