Le vent a tourné M. le président

Ezzeddine Zayani

Ezzeddine Zayani

M. le Président de la République, avec tout le respect que je vous dois en tant que citoyen, je voudrais humblement vous dire que votre rencontre avec le chef du mouvement islamiste Ennahdha fut une entrevue de trop. Vous auriez du le recevoir en privé et sans cette médiatisation à outrance et ce pour les raisons suivantes :
– le dossier libyen a changé de main. Poutine semble s’intéresser à la crise chez nos voisins et s’achemine à introniser le général libyen Khalifa Haftar comme l’homme idoine pour sortir la Libye du chaos. Haftar était mercredi dernier sur le porte avion russe en méditerranée et a eu des discussions en vidéo conférence avec le ministre russe de la défense qui lui aurait promis une livraison imminente d’armes sophistiquées. Les amis libyens du cheikh que vous avez reçu ce mardi seraient partis en Turquie après avoir déserté Tripoli et emporté le magot avec eux.
– les retombées du drame syrien doivent constituer de gros soucis pour votre ami le cheikh. Le retour des terroristes est farouchement refusé par les tunisiens et les autorités syriennes s’apprêtent de leur coté à saisir la justice internationale pour délimiter les responsabilités de ceux qui avaient envoyé les terroristes tunisiens démolir un Etat souverain.
En définitive, le vent a tourné M. le président et votre allié le cheikh n’est plus ce qu’il était il y a quelques semaines. La majorité des tunisiens l’a compris sauf vous apparemment. Ce retour de la manivelle aurait pu servi tout le monde à commencer par l’opinion publique tunisienne majoritairement remontée contre votre alliance contre nature. Aujourd’hui le terrain est propice pour entamer une révision courageuse à même d’éviter au pays des jours difficiles.!

Ezzeddine Zayani