Un motard percute mamma et prend la fuite
Je suis Phaedra , la fille de Mounira Aouadi. Ce qui est arrivé à maman et à nous , ses enfants , hier , dans la matinée , à Carthage Dermech , est proprement hallucinant ! Profitant d’une journée belle et ensoleillée , maman décida de faire de la marche et les courses par la même occasion. Une fois les courses faites , elle prit le chemin du retour. Regardant à droite et à gauche avant de traverser la chaussée face à la pâtisserie Nougatine et la banque adjacente l’UBCI et , accomplissant quelques pas , juste 3 pas , elle se réveilla à l’hôpital Mongi Slim. Mamma ne se souvient que de ces quelques pas et de son réveil à l’hôpital. Entre temps…rien. Une ambulance l’y avait transportée. Que dire de l’hôpital ! Comme tous les hôpitaux ! Effervescence , cris et fureur , mon frère poussant le brancart et devant traverser l’extérieur pour atteindre la salle de radiologie, celle des urgences étant en panne, le personnel débordé , sentiments exacerbés , hystérie collective , bref, la cour des miracles. Mon frère et moi, avons alors décidé de la transporter à la clinique toute proche, celle d’El Amen la Marsa. Mamma fut prise en charge extrêmement vite par le médecin urgentiste, Dr Boujdai Radhia qui posa rapidement le diagnostic. Le chirurgien orthopédiste , Dr Sami Belhareth , accourut , ordonna radios et scanners du crâne, de l’épaule, de la cheville droite, du pouce de la main droite. Quant au Dr Emna Azzouz, chirurgie maxillo-faciale, elle constata des hématomes sur le visage , un nez fracturé , la lèvre supérieure déchirée. Tout s’accéléra par la suite. Une opération fut décidée par les 2 praticiens vers 18h30. Opérant de concert , le chirurgien ayant auparavant remis en place l’épaule déboîtée , ne jugea pas utile d’opérer. Une attelle suffirait pour les jours à venir. Puis , il opéra la cheville du pied droit fracturée , puis le pouce de la main droite également fracturé. Au même moment , Dr Azzouz procéda à une chirurgie réparatrice. L’extrême célérité du personnel soignant, la bienveillance des 2 chirurgiens envers mamma nous marquera à jamais , mon frère et moi. Leur professionnalisme, leur dextérité nous rassure désormais sur la qualité de nos soins et la compétence de nos médecins. Pourquoi vouloir à tout prix partir ailleurs ? Nous serions restés à l’hôpital , mamma n’aurait pas eu tout cela. Le fossé qui se creuse , dans notre société, entre ceux qui peuvent se le permettre et ceux qui ne le peuvent pas, grandit de plus en plus. Les violences, les agressions, les viols, depuis 2011 sont notre pain quotidien. À preuve, le motard qui a percuté mamma a pris la fuite. L’impunité , comme chacun sait , est assurée. Je tiens à remercier la dame de la pâtisserie , reconnaissant mamma , appela directement les urgences et prit place à côté d’elle pour la soutenir. Tout cela pour dire que personnellement , j’estime qu’une main de fer dans un gant d’acier est absolument nécessaire pour que notre patrie redevienne celle où j’ai vécu heureuse.
Ça urge ! Qui aurait pu imaginer un jour que mamma aurait à vivre un cauchemar pareil. Elle , si vaillante , si indépendante , nous retrouvaient fréquemment l’un ou l’autre sur le parking , qu’est ce qu’elle nous admonestait alors ! C’est tout maman…
Les caméras de surveillance permettront de découvrir la vérité.
Vendredi 30 janvier 2020
Négligence et j’m’en foutisme chez la police de Carthage et celle de l’Aouina
C’est Phaedra qui revient vers vous , vous les meilleur(e)s ami(e)s de Maman qui a lu tous vos témoignages d’amitié et d’affection qui l’ont fortement émue et touchée. Elle vous remercie tous et toutes et vous dit qu’elle vous aime de toute son âme et qu’elle ne peut vous l’écrire elle-même , sa main étant fracassée. J’écris donc sous sa dictée. Son moral , aujourd’hui , est en berne. Elle se demande pourquoi l’enquête n’avance pas depuis mercredi , pas par esprit de vengeance , mais par besoin de connaître la vérité. Comment peut-on foncer sur une personne , l’abandonner baignant dans son sang , inerte , désarticulée et prendre la fuite ? Qu’à fait le poste de police de Carthage Hannibal ? Deux agents s’étaient déplacés pour recueillir la déposition de Mama et les circonstances de l’accident. Elle en était bien incapable , mais ils s’étaient montrés compatissants et choqués en la voyant. Ils ont recommandé à mon frère d’aller dès le lendemain au poste de l’Aouina pour qu’il en soit informé. À l’Aouina , personne n’est au courant de l’accident , l’agent présent lui dit que c’est peut-être son collègue qui a reçu l’information du poste de Carthage et qu’il fallait revenir dès la reprise de son service. Consternation et étonnement des agents de l’Aouina qui n’ont pas été informés de l’affaire , alors que c’est l’autorité compétente en charge d’être saisie de l’affaire. Les agents de l’Aouina ont appelé de suite celui de Carthage. Après quelques hésitations et balbutiements , et sous la pression de mon frère , les agents de l’Aouina ont pris la carte d’identité de Mama et ont enregistré l’affaire et demandé à mon frère de ramener le rapport médical pour donner suite à l’affaire ou… pas.
Scandaleux , une réponse pareille ! Négligence , j’m’en foutisme , trop de crimes , de braquages , trop de malheurs qui usent et écornent leur humanité ? Un pays qui n’assure pas la SÉCURITÉ à ses citoyens n’est pas digne d’être un État de droit. Aucune coordination entre les autorités compétentes qui se renvoient la balle et s’accusent mutuellement. La caméra de surveillance montre bien un homme sur une moto quittant le supermarché et percutant de plein fouet Maman.
Maman n’est pas un cas isolé. Il y a pire et elle en est consciente , ce qui la rend plus combative et plus décidée que jamais pour que le coupable soit retrouvé , un coupable qui aurait été vite appréhendé sous d’autres cieux.
Demain est un autre jour. ..
Dimanche 2 février 2020