Tunisie : le désespoir est légitime, mais il n’est pas justifié

Je sors de mon bois comme un paysan breton pour me connecter sur Facebook et je suis frappé par le pessimisme et le désespoir de mes compatriotes tunisiens sur la situation politique du pays, se résumant en impuissance et démission.
Il y a des moments de l’histoire politique d’un pays où le pouvoir comme l’opposition sont impuissants d’avancer ou de changer les choses. Et sa dure sans une lueur d’espoir . L’impatience et la révolte du peuple cède à l’indifférence et le dégoût.
S’il était légitime de s’en inquiéter, il n’y a aucune raison de désespérer pour le peuple tunisien, qui malgré les fausses routes de ses élites, du fait du manque de vision , de stratégie et aussi de l’absence du soutien géopolitique, il reste le peuple qui en quelques années a fait le 14 janvier, le Bardo de l’été-ramadan 2013 , les enterrements de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi, Ben Guerdane sans parler des grandes mobilisations dans toutes les régions contre le terrorisme et l’insécurité. C’est trop pour un peuple de se mobiliser autant, en seulement trois ans. Enfin, il s’était mobilisé pour les élections 2014 pour élire « les sauveurs » de la Tunisie croyant donner une réalité politique et sociale à ses combats.
Il a été déçu.
Mais, il y a une explication à tout ça :
La Tunisie est dans le jeu d’une mondialisation en désordre que les maîtres du monde l’ont érigé en stratégie. Aujourd’hui, ils sont incapables de gérer une folie missionniste, néoconservatrice dont les conséquences sur la souveraineté des États-Nations occidentaux commencent à tourner en désastre avec un endettement public impossible à rembourser et sous la menace de l’éclatement des bulles financières spéculatives d’une grande envergure.
Les élites occidentales sont aussi dans l’impuissance dans un vide politique et philosophique dont profitent les oligarchies mafieuses produites par les finances et les médias.
Il y a un moment pour le politique comme pour le militaire où il faut s’armer de patience et attendre les échéances, en préservant ses forces, jusqu’à ce que les flux de l’histoire se libèrent.
En Tunisie, le vide se fait remplir par les agitations des islamistes en faillite, que personnellement j’encourage leur ridicule suicidaire.
La seule force dans l’histoire des sciences politiques qui peut présenter une menace c’est le parti de masse. Or, le parti islamiste , depuis huit ans, se rétrécie comme une peau de chagrin, le surplus c’est du dopage made in Paris et Bruxelles.
La seule force sociale et politique de masse en Tunisie est L’UGTT quand elle retrouve ses fondamentaux et le Patriotisme de Farhat Hached. Il faut l’aider à maintenir le cap, la base ouvrière et la classe moyenne sont solides. Pour les intellectuels, il faut suivre l’exemple de Bochra Belhadj Hmida en déclarant la guerre aux islamistes : »la Nahda ne représente pas l’islam ». Personnellement, je me suis mis au travail pour faire valoir l’islam de Mohamed Talbi . Au travail mes chers compatriotes et prenons tout notre temps aucune force étrangère, ni intérieure ne peut déstabiliser la Tunisie, plaque tournante stratégique aux portes de l’Afrique, au risque que ça explose dans la figure de tout le monde.

Mohamed Hafayedh