Tunisie : Tout faire pour ne pas recevoir une invitation du Club de Paris

ezzeddine saidane economiste tunisienLe nouveau crédit obtenu par la Tunisie, et les conditions dans lesquelles il a été obtenu, démontre une perte de confiance grave du marché financier international en la Tunisie. De ce fait la probabilité pour que la Tunisie ne soit pas en mesure de rembourser ses crédits extérieurs semble de plus en plus élevée.

Le choix offert à la Tunisie aujourd’hui (pour quelques mois encore) est le suivant :

1- Prendre nos affaires en main pour sauver notre économie et …. notre souveraineté, même si cela doit se faire dans la douleur et avec des sacrifices, ou

2- Nous mettre en situation de défaut de paiement et être dans l’obligation de négocier un rééchelonnement de la dette extérieure. Ceci veut dire recevoir une invitation de ce qui s’appelle le « Club de Paris ». Ce club regroupe les créanciers multilatéraux et souverains (FMI, Banque Mondiale, BAD, etc.) pour négocier le rééchelonnement. Pour le pays débiteur, négocier dans une telle situation veut dire subir le diktat des créanciers, et perdre une partie de sa souveraineté. D’autres décideraient pour nous dans un tel cas. Eh oui!

3- Après le « Club de Paris », il y aurait une invitation du « Club de Londres »  qui regroupe les créanciers privés !!!

Ezzeddine Saidane

Le Club de Paris est un groupe informel de créanciers publics dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement de pays endettés. Les créanciers du Club de Paris leur accordent un allègement de dette pour les aider à rétablir leur situation financière. Cet allègement de dette peut être obtenu par un rééchelonnement ou, en cas de traitements concessionnels, une réduction des obligations du service de dettes pendant une période définie (traitements de flux) ou une date fixée (traitements de stock).

L’origine du Club de Paris remonte en 1956 lorsque l’Argentine accepta de rencontrer ses créanciers publics à Paris. Depuis, le Club de Paris a conclu 433 accords avec 90 pays endettés. Depuis 1956, le montant total de la dette traitée par les accords du Club de Paris s’élève à 583 milliards de $.