Trump prêt à reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan occupé

Donald Trump, dans un message publié sur Twitter, a évoqué une éventuelle reconnaissance par son pays de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan occupé, zone syrienne dont l’occupation par l’Etat hébreux depuis 1967 est condamnée par l’ONU.

Le président des Etats-Unis a fait une déclaration sur Twitter évoquant une possible reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan.

«Après 52 années, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui est d’une importance cruciale pour la stratégie et la sécurité de l’Etat d’Israël sur la Stabilité Régionale !», a-t-il écrit ce jeudi 21 mars sur son compte Twitter

« After 52 years it is time for the United States to fully recognize Israel’s Sovereignty over the Golan Heights, which is of critical strategic and security importance to the State of Israel and Regional Stability! »

Ces déclarations font suite au récent appel du chef du gouvernement hébreu Benjamin Netanyahou, qui a invité la communauté internationale à reconnaître l’emprise israélienne sur le Golan. En réaction au message de M.Trump, le Premier ministre israéien a remercié le Président US pour son acte «courageux», également sur Twitter.

L’administration Trump vient de modifier la dénomination du Golan syrien dans ses documents officiels: désormais, les USA considèrent la région comme «contrôlée» et non plus «occupée» par Israël. Certains observateurs ont interprété ce glissement sémantique comme le prélude à une reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur le Golan.

Cette annonce intervient à quatre jours de la visite de la Maison Blanche du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, en pleine campagne pour sa réélection à l’approche des législatives du 9 avril. Celui-ci a d’ailleurs, dans la foulée, salué la prise de position de Donald Trump.

Il s’agit d’un véritable coup de pouce pour Benyamin Netanyahu qui réclame cette reconnaissance avec insistance et se sert de sa relation privilégiée avec le président américain comme argument dans une campagne dans laquelle il rencontre de nombreuses difficultées. Il aime à présenter les gains israéliens sur le terrain diplomatique comme des succès personnels dont ses concurrents seraient incapables.

Damas condamne avec les termes les plus sévères

La Syrie a fermement condamné les déclarations irresponsables du président américain sur le Golan syrien occupé.

Une source officielle du ministère des Affaires étrangères et des expatriés a assuré à l’agence SANA que la République arabe syrienne condamne avec les termes les plus sévères les déclarations irresponsables du président américain sur le Golan syrien occupé.

« Cette position américaine quant au Golan syrien occupé exprime la violation flagrante par les Etats-Unis des lois de la légitimité internationale, notamment de la résolution du Conseil de sécurité N°497 de l’an 1981 qui rejette la décision du gouvernement d’occupation israélienne et ses mesures arbitraires concernant le Golan et la considère comme « nulle et non avenue », a dit la source.

Et la source d’ajouter : « Les déclarations du président américain concernant le Golan syrien occupé ne changeront pas la réalité que le Golan était et restera toujours arabe syrien et que le peuple syrien est plus déterminé à le libérer par tous les moyens disponibles».

Violation directe des résolutions onusiennes

La Russie a affirmé que les déclarations du président américain sur le Golan syrien occupé constituent une violation directe des résolutions onusiennes.

La région occidentale du Golan a été conquise sur la Syrie par Israël lors de la guerre des Six Jours ( juin 1967 ). Elle fait partie des territoires que l’Etat hébreux occupe et au sujet duquel le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté en 1967 sa fameuse résolution 242. Celle-ci soulignait «l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre et la nécessité d’œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre en sécurité».