Toute ingérence étrangère compliquera davantage la situation en Libye, a prévenu Donald Trump dans un entretien téléphonique avec son homologue turc qui compte y déployer ses militaires.
Peu après que le parlement turc a approuvé un projet de loi autorisant l’envoi de forces en Libye, Donald Trump a mis en garde Recep Tayyip Erdogan contre une «ingérence étrangère» qui ne ferait que compliquer la situation dans ce pays.
«Le Président des États-Unis a tenu aujourd’hui une conversation téléphonique avec le chef d’État turc. Les deux dirigeants ont discuté des questions bilatérales et régionales. Le Président Trump a souligné qu’une ingérence étrangère compliquerait la situation en Libye», a indiqué dans un communiqué la Maison-Blanche à l’issue de l’entretien.
« Les deux dirigeants ont évoqué des questions bilatérales et régionales. Le président Trump a souligné que l’interférence étrangère compliquait la situation en Libye », a indiqué la Maison Blanche dans un bref compte-rendu de l’appel.
Le son de cloche quant à cet appel était légèrement différent du côté d’Ankara. Le président turc a surtout souligné l’importance de la diplomatie et l’intensification de la coopération entre les États-Unis et son pays.
Déploiement approuvé
Une motion autorisant l’envoi de troupes turques en Libye pour aider le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj a été adoptée par la Grande Assemblée nationale de Turquie ce jeudi 2 janvier. Les membres du Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan, ainsi que du Parti d’action nationaliste (MHP), ont soutenu ce projet de loi soumis au parlement le 30 décembre.
Le gouvernement de Fayez el-Sarraj avait officiellement demandé le 26 décembre l’aide militaire «aérienne, terrestre et maritime» d’Ankara pour faire face à l’avancée de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar.
Après le feu vert des députés turcs, il appartient à Recep Tayyip Erdogan de décider s’il envoie des troupes dans ce pays séparé de la Turquie par la Méditerranée, ou si le soutien militaire prendra une autre forme.
Washington a appelé en novembre le maréchal Khalifa Haftar à mettre fin à son offensive pour s’emparer de Tripoli, même si le président américain avait pu donner l’impression de le soutenir par le passé.
Les États-Unis accusent par ailleurs régulièrement la Russie de chercher à exploiter le conflit « malgré la volonté du peuple libyen ». Même si Moscou dément, l’émissaire de l’Onu en Libye, Ghassan Salamé, et le président Erdogan affirment que des mercenaires russes sont engagés aux côtés des forces du maréchal Haftar.
Avec agences