Syrie : Washington ne pas dispose encore pas de preuves concluantes sur l’utilisation de l’arme chimique

Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, en visite à Oman, a averti ce dimanche que toute nouvelle attaque à l’arme chimique par le « régime » syrien serait « très mal avisée ».

« Nous avons été très clairs sur le fait qu’il serait très mal avisé (pour le régime syrien) d’utiliser des armes chimiques contre la population et les civils sur n’importe quel champ de bataille », a déclaré Mattis à des journalistes à l’occasion de ce séjour dans le Golfe.

L’avertissement du secrétaire d’Etat , qui a rappelé le précédent des raids américains de l’an dernier en Syrie à la suite d’une attaque à l’arme chimique, intervient au milieu d’informations sur le recours au chlore par les forces du président Bachar al-Assad contre le fief rebelle dans la Ghouta orientale, près de la capitale Damas.

Jim Mattis a indiqué avoir reçu des informations sur l’utilisation et l’existence de symptômes qui pourraient être causés par le chlore, mais ne pas disposer à ce stade de preuves concluantes sur un tel usage.

Tirs de missile

En avril 2017, le président Donald Trump avait ordonné un tir de missile contre la base aérienne de l’armée syrienne à Khan Chaykhoun après que Washington a soutenu que cette installation avait été utilisée pour lancer une attaque meurtrière au gaz sarin sur une ville voisine.

L’utilisation du chlore comme arme est interdite par la loi internationale et la Russie était censée superviser la destruction de l’arsenal chimique syrien.

Le fait que Damas ait encore des armes chimiques montre que « soit la Russie est incompétente, soit elle coopère avec Assad », a jugé Jim Mattis..

La Russie critiquée

Le chef du Pentagone a également critiqué la Russie pour son soutien au régime d’Assad depuis 2015 et sa participation aux opérations contre les rebelles.

M. Mattis a refusé de dire clairement si l’utilisation d’armes chimiques suffirait à déclencher une riposte militaire américaine.

« Le président dispose d’une marge de manoeuvre politique complète pour prendre la décision qu’il juge appropriée », a-t-il déclaré.

« Il y a d’autres pays occidentaux qui ont été en contact avec nous et qui surveillent de très près la situation ».

Le 2 mars, la présidence française a rapporté un entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Donald Trump, affirmant que « la France et les États-Unis ne tolérer [aient] pas l’impunité » en cas « d’utilisation avérée » d’armes chimiques en Syrie.