Syrie : un navire français tire des missiles sur la ville de Lattaquié

Moscou assure avoir détecté un tir français, lancé depuis la frégate Auvergne en mer Méditerranée, au large de la Syrie, le 17 septembre au soir, alors qu’Israël procédait également à des tirs dans la région.

Les systèmes russes de contrôle de l’espace aérien ont enregistré lundi 17 septembre dans la soirée des tirs de missiles depuis un navire français en Méditerranée, a déclaré le ministère russe de la Défense.

Après que des médias locaux ont signalé une attaque de missiles contre la ville de Lattaquié lundi dans la soirée, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir enregistré également des tirs de missiles depuis un bâtiment français en Méditerranée.

«Des moyens radar russes de contrôle de l’espace aérien ont enregistré des tirs de missiles depuis la frégate française Auvergne se trouvant dans cette zone», a déclaré le ministère aux journalistes.

Dans le même temps, la base aérienne de Hmeimim, dans le gouvernorat de Lattaquié, a perdu tout lien avec l’équipage de l’avion russe Il-20 survolant la Méditerranée, à 35km de la côte syrienne. L’incident a coïncidé avec les frappes de l’aviation israélienne contre la Syrie, a ajouté le ministère.

Auparavant, des médias syriens ont annoncé que les systèmes de défense antiaérienne de l’armée syrienne avaient repoussé une attaque de missiles menée contre les alentours de la ville de Lattaquié lundi au soir. Comme l’a affirmé à l’agence russe Sputnik une source militaire, les missiles ont été tirés depuis la mer, et visaient des objectifs tant militaires que civils, a précisé l’agence Sana.

Selon les premières informations, sept personnes ont été blessées dans cette frappe de missiles, a annoncé à Sputnik le chef du Réseau syrien des droits de l’Homme (SNHR) Ahmad Kazem.

La frégate Auvergne, de la classe Aquitaine, est la dernière née de la flotte française, elle est entrée en service au mois de février.

Ces affirmations ont semé le trouble, alors que Moscou déplorait dans le même temps la disparition de l’un de ses avions militaires dans la zone, avec 15 soldats à son bord. La partie française a rapidement déclaré ne pas être liée à la disparition de l’appareil russe, sans commenter un tir éventuel depuis la frégate Auvergne. «Les armées françaises démentent toute implication dans cette attaque», a ainsi réagi à Paris un porte-parole de l’armée française, selon le quotidien France-Soir.

Finalement, Moscou a annoncé que Damas était à l’origine du tir qui avait abattu son avion, tout en soulignant le rôle joué indirectement par Israël, dont les actions «irresponsables» et «provocatrices» qui auraient semé la confusion et conduit à cette erreur.

La Turquie et la Russie sont convenues le 17 septembre de s’entendre afin d’établir un zone démilitarisée dans la région syrienne d’Idleb où le gouvernement syrien et des combattants djihdistes continuent de s’affronter.