Les deux résolutions, russe et américaine, présentées mardi au Conseil de sécurité de l’ONU après des attaques présumées chimiques à Douma en Syrie, ont été toutes deux rejetées, par manque de voix ou par veto.
Lors d’un vote au Conseil de sécurité de l’Onu, la Russie a bloqué l’initiative avancée par les États-Unis visant à mettre en place un mécanisme d’enquête sur l’attaque chimique présumée dans la ville syrienne de Douma.
Un projet de résolution américain s’est heurté au veto russe ce mardi au Conseil de sécurité, constitué de 15 membres. Le projet prévoyait d’ouvrir une enquête sur le recours présumé aux armes chimiques en Syrie, dans la ville de Douma. 12 membres du Conseil ont voté en faveur du document, deux, la Russie et la Bolivie, s’y sont opposés. La Chine s’est quant à elle abstenue.
«Le projet de résolution ne va pas être adopté vu qu’un membre permanent du Conseil a voté contre», a résumé le représentant permanent du Pérou auprès de l’Onu, Gustavo Meza-Cuadra, qui préside la session.
Les États-Unis ont proposé ce mardi un projet de résolution visant à mettre en œuvre un nouveau mécanisme d’enquête sur les attaques chimiques présumées sur le territoire syrien. Il s’agit d’une mission qui remplacerait le groupe de spécialistes de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’Onu en l’espèce.
« Ce n’est pas vrai qu’on a pris en compte nos exigences » dans la négociation de ce texte, a expliqué l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia. « Nous usons de notre veto pour défendre le droit international (…) et ne pas entraîner le Conseil de sécurité dans des aventures », a-t-il ajouté.
A la suite de ce premier vote , le projet russe visant à établir un nouveau mécanisme d’enquête sur les armes chimiques en Syrie n’a pas obtenu pas le minimum requis de neuf voix au Conseil de sécurité de l’Onu.
Le projet russe sur la Syrie n’a pas obtenu mardi pas le minimum requis de neuf voix au Conseil de sécurité de l’Onu.
«Six pays ont voté pour, sept contre ( Etats-Unis en tête ) et deux membres du conseil se sont abstenus. Le projet de résolution n’est pas adopté, parce qu’il n’a pas reçu le nombre de voix requis», a déclaré Gustavo Meza-Cuadra, représentant permanent du Pérou auprès de l’Onu, qui préside le Conseil de sécurité en avril.
La Chine a regretté que le projet russe ne soit pas adopté bien qu’il prévoie une enquête détaillée de l’attaque chimique présumée du 7 avril dernier à Douma, en Syrie.
Les radicaux du groupe Jaych al-Islam ont précédemment accusé les forces gouvernementales syriennes d’avoir eu recours, samedi 7 avril, à des armes chimiques contre un hôpital de Douma, dans la Ghouta orientale. Ces allégations ont été reprises par les puissances occidentales. Le Président américain Donald Trump a estimé que la Syrie devrait «payer le prix fort pour l’attaque chimique». La Russie a démenti l’information sur une bombe au chlore qui aurait été larguée par des militaires syriens sur Douma.
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que l’intox sur l’emploi d’armes chimiques par l’armée syrienne était destinée à justifier les actions des terroristes et les éventuelles frappes militaires étrangères. Le ministère syrien des Affaires étrangères a pour sa part indiqué que les accusations portant sur l’utilisation d’armes chimiques par les forces gouvernementales étaient ennuyeuses et peu convaincantes.
L’’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé qu’elle enverra un groupe de la mission d’établissement des faits à la ville de Douma dans la banlieue de Damas, sur demande de la Syrie et de la Russie, en vue d’enquêter sur les allégations de l’usage présumé d’armes chimiques là-bas.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, l’OIAC a dit que le Secrétariat technique de l’OIAC a demandé aujourd’hui à la République arabe syrienne de prendre les mesures nécessaires en vue d’envoyer le groupe d’enquête.
Il a fait savoir que la République arabe syrienne et la Russie avaient demandé de mener une enquête sur les allégations de l’usage d’armes chimiques à Douma, soulignant que le groupe s’orientera prochainement en Syrie.