Syrie : les terroristes de Daech reprennent des territoires au dépend des forces américaines

Daech a restauré son contrôle sur les territoires auparavant libérés des terroristes sur la rive est de l’Euphrate, en Syrie, et ce en raison de l’incapacité des forces pro-américaines à lutter efficacement contre eux, a fait savoir mercredi  31  octobre le porte-parole de la Défense russe Igor Konachenkov.

En raison de l’incapacité des États-Unis et des Forces démocratiques syriennes (FDS) à lutter efficacement contre les terroristes au-delà de l’Euphrate, le groupe terroriste Daech occupe des territoires syriens ayant été précédemment libérés, a déclaré le porte-parole de la Défense russe Igor Konachenkov.

«En profitant de l’incapacité des États-Unis et des détachements des FDS à lutter efficacement contre les terroristes au-delà de l’Euphrate, Daech occupe à nouveau des territoires précédemment libérés», a indiqué le porte-parole de la Défense russe.

Igor Konachenkov a précisé que les terroristes s’étaient ancrés dans les localités de Hadjin, d’al-Soussa, de Saphan, d’al-Marashda et d’al-Baguz al-Fokani.

Auparavant, le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit avait annoncé que malgré les déclarations de Washington au sujet de la victoire sur les terroristes de Daech, ces derniers s’étaient emparés de 20 km de territoire près de l’Euphrate.

Les turcs bombardent

Les FDS, coalition de combattants arabes et kurdes en Syrie soutenue par Washington, ont annoncé une suspension de son offensive contre les terroristes de Daech, en raison de bombardements turcs sur un autre front. Washington dit sa «préoccupation».

Dans un communiqué du 31 octobre, les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de combattants arabes et kurdes de Syrie, ont qualifié de «provocations» les dernières frappes turques dans le nord du pays, alors que leurs combattants affrontent les djihadistes de Daesh dans l’extrême est de la Syrie. Partant, les FDS ont annoncé interrompre leur combat contre le groupe terroriste.

«Cette coordination directe entre les attaques de l’armée turque et celles du groupe terroriste Daech contre nos forces nous a amenés à un arrêt temporaire de la bataille [contre] le dernier bastion de l’organisation terroriste», affirment ainsi les combattants des FDS. «La poursuite de ces attaques entraînera un arrêt prolongé de notre opération militaire», mettent-ils encore en garde.

Ce 31 octobre également, les Etats-Unis se sont dits préoccupés par les bombardements turcs sur des positions kurdes en Syrie, qui ont provoqué la suspension de la lutte des FDS contre Daesh. «Des frappes militaires unilatérales dans le nord-ouest de la Syrie, d’où qu’elles viennent, surtout alors que du personnel américain pourrait être présent [sur place] ou dans les alentours, nous préoccupent grandement», a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat américain Robert Palladino.

La milice kurde des YPG est l’épine dorsale des FDS, soutenues par les Etats-Unis, mais est considérée par Ankara comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. En outre, la Turquie redoute que l’établissement d’une entité kurde à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son territoire.

Les militaires US entraînent des groupes armés recrutés parmi les réfugiés

Alarmé par la situation humanitaire «catastrophique» dans le camp de réfugiés d’al-Roukhban situé à proximité de la base américaine en Syrie, le ministre russe de la Défense a dénoncé les démarches entreprises par les États-Unis dans cette zone.

Les militaires américains entraînent des groupes armés composés d’habitants locaux dans le camp de réfugiés d’al-Roukhban, dans le sud de la Syrie, a affirmé Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense.

«Les actions irresponsables des États-Unis qui ont illégalement occupé une vaste zone en Syrie ont débouché sur une situation humanitaire catastrophique dans le camp de réfugiés d’al-Roukhban», a-t-il indiqué.

«Qui plus est, les militaires américains, sans même le dissimuler, entraînent activement des formations armées dont les membres sont recrutés parmi les habitants locaux», a ajouté le responsable.

La situation humanitaire dans le camp s’aggrave de jour en jour à cause du fait que les militaires américains de la base d’al-Tanf s’opposent depuis longtemps à toute tentative du gouvernement syrien et des organisations internationales d’y apporter une aide humanitaire, selon le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie. Qui plus est, le camp de réfugiés d’al-Roukhban, situé près de la base américaine d’al-Tanf, continue à abriter des radicaux venant de toute la Syrie.

Le camp se trouve dans la région d’al-Tanf (province de Homs) qui, selon le ministère syrien de la Réconciliation, se trouve encerclé par des opposants au gouvernement syrien. En 2014, lorsque les djihadistes de Daech* avaient commencé à investir le territoire syrien, des dizaines de milliers de réfugiés s’étaient rués sur la région d’al-Tanf en espérant pouvoir passer ensuite en Jordanie.

Toutefois, les autorités jordaniennes avaient refusé de les admettre dans le Royaume, autant pour des raisons de sécurité que pour d’autres liées aux difficultés économiques. C’est ainsi que le camp d’al-Roukban a vu le jour

Moscou, pour sa part, a à maintes reprises indiqué que la présence militaire américaine à l’est de l’Euphrate déstabilisait la situation dans le pays et minait les efforts déployés en vue de la faire revenir à la normale.

Source : Sputnik et agences