Syrie : les terroristes creusent un réseau de tunnels larges comme une voiture à Idlib

Des terroristes de groupe « Hayat Tahrir al-Sham » «ont contraint des milliers de prisonniers à creuser» un réseau de tunnels permettant le passage d’une voiture légère en vue de préparer des combats contre l’armée syrienne, a appris l’agence russe Sputnik auprès de sources locales.

Des sources dans le gouvernorat d’Idlib ont annoncé à Sputnik que des terroristes de Hayat Tahrir al-Sham* et d’autres groupes ont creusé au cours de ces derniers mois un réseau de tunnels pour se préparer aux futurs combats contre l’armée syrienne.

«Ils ont contraint des milliers de prisonniers à creuser, à la main et grâce à du matériel spécial, ces longs tunnels qui existent désormais dans différentes zones du gouvernorat», ont raconté des habitants.

Selon eux, certains secteurs de ce réseau sont si larges qu’ils permettent le passage d’une voiture légère.

Toujours selon les habitants, ces tunnels ressemblent beaucoup à ceux qui ont été découverts dans la Ghouta orientale. Il se peut que ce soit les mêmes personnes qui ont dirigé les travaux étant donné que nombre de radicaux de la Ghouta se sont rendus à Idlib.

Destruction de deux ponts 

Les réseaux terroristes ont poursuivi leurs crimes et leurs actes destructifs contre les infrastructures et les maisons des citoyens et ont détruit ces dernières heures deux ponts dans la banlieue nord-ouest de Hama.

Selon le correspondant de SANA, les terroristes de ‘’Front Nosra’’ et du ‘’Parti de Turkestan’’ ont détruit ce matin deux ponts dans les deux localités de Charia’ et de Beit Ras dans la plaine de Ghab, en utilisant de grandes quantités de substances explosives.

Le correspondant a souligné que les deux ponts ciblés sont les plus importants dans la banlieue nord-ouest de Hama et lient les deux localités de Charia’ et de Beit Ras à la plaine de Ghab aux villages et villes voisins.

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, avait précédemment souligné que rien n’affecterait la volonté de Damas «d’achever ce qui a été commencé et de libérer le territoire syrien des terroristes» et que la Syrie exercerait son droit à la légitime défense dans le cas où les États-Unis, la France et la Grande Bretagne décidaient d’effectuer des frappes sur son territoire.

Mise en scène d’une attaque chimique

Les spéculations sur une possible attaque chimique en Syrie se sont multipliées ces dernières semaines après que des responsables russes ont mis en garde contre un complot visant à lancer une telle opération afin de provoquer des représailles contre le gouvernement syrien.

L’ambassadeur de Russie à Washington, Anatoly Antonov, a pour sa part mis en garde les Etats-Unis le 30 août «contre une nouvelle agression illégale et sans fondement contre la Syrie». L’escalade en Syrie va à l’encontre des intérêts nationaux de chacun», a-t-il estimé, ajoutant que Washington ne devait pas se contenter d’accuser à l’avance Damas de recourir à des armes chimiques sans produire de preuves à l’appui.

Ce 31 août, Sergueï Lavrov a lui aussi fait état d’une possible mise en œuvre de produits chimiques dans la région d’Idlib. Sur ce point Moscou diverge totalement de la position de Washington et évoque la possibilité d’attaques chimiques sous faux drapeau.

Trois jours plus tôt, le 28 août, le ministère russe de la Défense, par la voix du général Alexeï Tsygankov, avait assuré qu’un stock important de produits chimiques avait été livré aux rebelles du groupe Ahrar al-Sham à Idlib, avec l’aide de l’organisation controversée des Casques blancs afin de mettre en scène une attaque chimique. Selon Moscou, celle-ci permettrait ainsi de pointer du doigt la culpabilité du gouvernement syrien et à d’organiser une nouvelle intervention militaire.

La dernière mise en scène du genre remonte au printemps 2018, quand l’Occident a accusé Damas d’avoir commis une attaque chimique contre la ville de Douma, après quoi les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont porté des frappes aux missiles contre des établissements gouvernementaux syriens qui, selon eux, fabriquaient des armes chimiques.

Avec agences