Syrie : les Forces Kurdes auraient remis 14 djihadistes français aux autorités irakiennes

Les forces kurdes ont annoncé avoir remis à Bagdad plusieurs Français dont l’avenir reste incertain. Depuis plusieurs mois, la problématique d’un éventuel retour dans leur pays d’origine de djihadistes français ou européens est l’objet de désaccords.

D’après des sources gouvernementales irakiennes citées par l’AFP , ce lundi 25 février, la coalition arabo-kurde aurait remis aux autorités de ce pays 14 djihadistes de nationalité française.

Selon l’agence Reuters, qui cite deux sources militaires irakiennes, plus de 20 djihadistes étrangers ont été remis à l’Irak par les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui combattent le groupe terroriste Daesh avec l’appui de la coalition internationale dirigée par Washington. Parmi eux, 14 sont français.

Il n’a toutefois pas été précisé la date à laquelle ces personnes ont été transférées ni si elles seraient jugées en Irak, ou en France. Sollicitée par l’AFP, l’ambassade de France à Bagdad n’était pas joignable dans l’immédiat.

280 djihadistes irakiens livrés à l’Irak

Hier soir, le service de communication des affaires de sécurité des FDS a annoncé qu’«à ce stade», 280 djihadistes irakiens avaient été livrés à l’Irak, souligne l’AFP. Soutenues par les frappes aériennes de la coalition, les FDS ont piégé les djihadistes dans moins d’un demi-km² dans un hameau du désert syrien.

Les djihadistes capturés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une milice à forte composante kurde, sont envoyées dans des centres de détention, où sont menés des fouilles et des interrogatoires poussés. Les membres de leurs familles sont quant à eux transférés dans le camp de déplacés d’Al-Hol, dans la province de Hassaké (nord-est du pays).

La France « étudie toutes les options » 

Le retrait des troupes américaines de Syrie, annoncé par le président américain Donald Trump en décembre dernier, se révèle toujours plus problématique pour les alliés stratégiques de Washington. Et pour cause, le groupe terroriste Daesh étant en recul dans le nord-est de la Syrie, la coalition arabo-kurde a capturé des centaines de djihadistes. Le 17 février, Donald Trump a pratiquement mis en demeure les Européens de rapatrier leurs ressortissants partis au combat en Syrie dans les rangs du groupe terroriste. Le 29 janvier, le gouvernement français a dû démentir une information de la chaîne BFMTV selon laquelle 130 djihadistes seraient à terme rapatriés en France. «S’ils viennent en France, ils seront incarcérés», avait alors précisé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, affirmant toutefois étudier «toutes les options».

Le rapatriement des nombreux combattants djihadistes occidentaux n’est pas uniquement un problème pour Paris, mais pour plusieurs autres pays européens.

Les FDS, qui exhortent les pays européens à régler le problème, ont ainsi annoncé le 24 février avoir arrêté «un grand nombre [de combattants de Daesh] de plusieurs nationalités, dont plus de 500 Irakiens», selon un communiqué du service irakien de communication des affaires de sécurité cité par l’AFP.