Sous le regard bienveillant de Bourguiba, des centaines de manifestants dénoncent les violences à l’égard des femmes

La Tunisie a pris part à la campagne internationale « 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes » qui a démarré le 25 novembre avec la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et qui s’achèvera le 10 décembre, journée des droits de l’Homme.

Plusieurs centaines de manifestantes ont protesté samedi 30 novembre à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis contre les violences à l’égard des femmes, appelant les autorités à se mobiliser pour renforcer les droits des Tunisiennes.

A l’appel d’une cinquantaine d’ONG , une majorité de femmes, mais aussi des hommes, ont défilé sur l’avenue Bourguiba au centre de la capitale, brandissant des balais pour « nettoyer la Tunisie de la violence contre les femmes ».

« Une révolution féministe contre un esprit rétrograde est un droit », « solidarité aux femmes victimes de violence », « non à la violence », ont notamment scandé les manifestants, dont certains tapaient sur un grand tambour et d’autres sur des casseroles.

Sur des petites affiches brandies par les manifestants, on pouvait lire « l’égalité entre femme et homme ne tue pas , c’est la violence qui tue », ou encore « un régime s’en va, un autre vient et la violence est toujours là ».

La militante Monia Ben Jemia, ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) qui a appelé à manifester, a défilé contre les violences faites aux femmes, « signe d’un esprit rétrograde en Tunisie ».

« Nous voulons voir une vraie mobilisation des autorités pour mettre fin à toute forme de violence contre les femmes et qu’elles soient fermes avec les auteurs de cette violence », a renchéri Selma Bhar, une autre manifestante.

 

Fin octobre, une institution gouvernementale, le Centre de recherche, d’études, de documentation et d’information sur la femme (Credif), a lancé une campagne de sensibilisation sur le harcèlement sexuel dans les transports en commun qui vise à encourager les témoignages.

En Tunisie, rares sont les victimes à porter plainte, même si les agressions sexuelles sont punies par la loi et que, depuis juillet 2017, le harcèlement sexuel dans les lieux publics est passible d’un an de prison et de 3.000 dinars (environ 950 euros) d’amende.

Lancée en 1991 par des activistes au Women’s Global Leadership Institute, la campagne « 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes » est organisée chaque année par le Center for Women’s Global Leadership. Elle fait office de stratégie d’organisation pour les particuliers et les organisations du monde entier, en vue de la promotion et de la prévention et l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.