Soupçonné de corruption , l’ex président péruvien se donne la mort avant son arrestation

Soupçonné de corruption dans le scandale Odebrecht, l’ancien chef d’État péruvien Alan Garcia s’est donné la mort en se tirant une balle dans la tête, mercredi, alors que la police arrivait à son domicile.

Alan Garcia Perez, qui fut président du Pérou entre 1985 et 1990 puis de nouveau entre 2006 et 2011, et par ailleurs candidat malheureux à la présidentielle de 2016, a mis fin à ses jours a mis fin à ses jours, mercredi 17 avril, à Lima, juste avant son arrestation dans le cadre du scandale de corruption Odebrecht.

« Ce matin a eu lieu ce dramatique accident : le président a pris la décision de se tirer une balle [dans la tête] », a déclaré son avocat Erasmo Reyna aux journalistes massés devant l’hôpital où Alan Garcia, 69 ans, a été opéré d’urgence à cause d’une « blessure par balle à la tête ». « Son état de santé est critique », avait indiqué de son côté le ministère de Santé avant sa mort. Celle-ci a été annoncée par son parti politique, et confirmée par sa famille d’après des médias locaux.

Quatre ex-président péruviens dans le collimateur de la justice

Pas moins de quatre anciens présidents péruviens ont été visés par l’enquête de corruption sur l’affaire Odebrecht, du nom de ce géant brésilien du bâtiment Odebrecht qui a distribué pendant plus d’une décennie un total de 788 millions de dollars dans une dizaine de pays à travers la région pour remporter des contrats, selon le ministère américain de la Justice. L’entreprise a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin au Pérou entre 2005 et 2014.

Mercredi dernier, c’est un autre ex-chef d’État péruvien, Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), qui a été placé en détention provisoire dans le cadre de cette même affaire. L’ancien président Alan Garcia avait, quant à lui, tenté d’obtenir l’asile politique auprès de l’ambassade d’Uruguay, qui le lui avait refusé.

Autre ex-président péruvien soupçonné, Alejandro Toledo (2001-2006), a fui aux États-Unis et fait l’objet d’une demande d’extradition. Enfin Ollanta Humala (2011-2016) a été emprisonné pendant neuf mois, jusqu’en juin. Quant à la chef de file de l’opposition, Keiko Fujimori, elle a été placée en détention provisoire le 31 octobre.