Si Boujomaa R’mili, tu n’as pas le droit de jouer à l’arbitre

Fin 2012, un ami m’a arrangé un rendez vous avec un certain Akremi de Nidaa Tounes. Lors de l’entretien, il a voulu me faire comprendre que la secte islamiste Ennahdha était si forte qu’on ne pouvait la contourner. C’est-à-dire qu’il s’est engagé dans une bataille avec le mental d’un perdant aux couilles molles. Aujourd’hui il est un simple valet chez sidou echeikh comme je l’avais prédit après cet entretien.
Dans une déclaration publiée le 5 janvier 2019 à Tunisiefocus.com, Boujomaa R’mili, ce haut responsable du Nida impliqué dans la préparation du prochain congrès de ce parti, a tenu presque le même langage défaitiste, mais en parlant du clivage entre Youssef Chahed et son clan d’une part, et Béji Caïed Essebsi et ses fidèles d’autre part. Il a soutenu que Youssef Chahed et son clan ont le pouvoir et la force de l’Etat entre les mains qui permettent à Tartufe d’exercer la politique du bâton et de la carotte, et recueillir des soutiens financiers. En terme clair (bil falla9i) Tartuffe a les moyens de faire les chantages et les marchandages qui lui rassembleraient les supporteurs apeurés ou intéressés et qui le porteront au pouvoir.
Premièrement Youssef Chahed n’a pas le pouvoir. Il est sous la tutelle de son suzerain, le gourou Rchouda. Or, à regarder de très près, on constate que le Président de la République ne s’est pas confiné dans un rôle du spectateur neutre. Il s’est constitué, en plus des pouvoirs qui lui sont dévolus par la constitution, une sphère de pouvoir qui lui permet de susciter un retournement de la situation et de pousser en hors jeu le chérubin Chahed, sa clique et leur boite à palabre du Bardo. Depuis, que si Béji  a rompu avec la secte Ennahdha, les islamistes y compris leur gourou ont les fesses qui tremblent, surtout la victoire bientôt annoncée de Bachar El-Assad et après le rapprochement de la Tunisie avec les pays qui leur sont hostiles . Si R’mili, oublie qu’Ennahdha n’est qu’un pou et que ce sont les lâches et les vendus qui lui ont donné l’apparence de l’éléphant.
Deuxièmement, les soutiens financiers à Chahed ne sont pas encore acquis, car les déclarations d’intention sont versatiles en politique et peuvent s’évaporer au moindre renversement se situation.
Par contre Béji Caïed Essebsi a le charisme et un siècle de politique dans son disque dur. Les légumes si flétries qui  pourraient être ramassées par Tartuffe des poubelles du marché central après qu’il ait fermé ses portes, ne pèseront rien devant celui qui a ressuscité les morts en 2012-2013.
La grenouille qui a voulu devenir vache hollandaise a fini par imploser. Donc ya si R’mili, au lieu de ce langage défaitiste tenu dans votre déclaration sus citée et confirmée dans ton intervention à Cap fm le trois janvier où tu as soutenu que Nidaa n’aurait pas l’envergure de 2012-2013, crois aux atouts de Si Béji et il ne reste qu’à les brandir haut  au moment opportun.
Nidaa a plusieurs axes porteurs pour sa prochaine campagne :
– la rupture assumée avec la secte islamiste Ennahdha,
– la cause de la femme toujours sceptique à l’égard de cette secte et les découillonnés parmi les « progressistes, modernistes, et destouriens » qui dansent autour de son totem,
– l’échec de Tartuffe sur les plans économique et social qui a fini par subir la flétrissure après son triomphe pervers gagnés à force d’imposture.

Le Président Béji a désigné les coupables de la crise et c’est à toi si R’mili de prendre le relais. Le Président s’est attaqué à la cellule armée secrète des islamistes et sa relation avec le terrorisme et c’est à toi de faire la campagne de dénonciation.
– l’héritage du mouvement destourien plus que centenaire avec ses dimensions modernistes et progressistes ou ses dimensions socio démocrates qui ont insufflé la prospérité économique et sociale ainsi que l’ascenseur social par l’éducation dont ont profité les acteurs politiques actuels qui cherchent à le saboter.
Tant que Béji Caïed Essebsi a remis ses gans au point que Tartuffe et son régent tonton Rchouda font profil bas devant lui, Nidaa sera le Nidaa rassembleur et les égarés retourneront au bercail puis le financement suivra.
Donc Ya Boujomaâ, on ne monte pas sur le ring avec un mental de perdant. Au lieu de semer le doute dans la base du Nidaa et exagérer les atouts d’un adversaire encore novice, il faut croire en ses propres cartes quitte à recourir au bluff comme au poker. Il fallait commencer déjà par dénoncer Chahed pour son instrumentalisation de son poste de chef de gouvernement et des rouages de l’administration pour mener sa campagne avant l’heure. Les pleurs de la veuve esseulée n’arrêteraient pas les malheurs qui s’abattraient sur elle. Si tu as peur du tapis des lutteurs et du ring des boxeurs, laisses ta place aux braves et aux intrépides, les vrais amis de Béji dont tu as douté de leur fidélité, et rejoins les légumes du couffin de Tartuffe.
D’ailleurs ton silence sur les thèmes mis sous les feux de la rampe par si Béji me rappelle la démission de Mohamed Ghariani au mois de janvier 2011. 

Mounir Chebil