Sept pays européens se retournent contre Israël après des destructions en Cisjordanie occupée

pannaux solaires démantelés israelL’initiative inédite de sept pays, dont la France, fait suite au démantèlement d’installations scolaires qu’ils avaient financées à hauteur de 30 000 euros.

Le consortium humanitaire pointe des investissements de plusieurs millions d’euros.

Pour la première fois, des membres de l’UE ont décidé de formaliser leur frustration par écrit, après la destruction d’équipements scolaires et la confiscation de panneaux solaires qu’ils avaient financés,au profit des palestiniens en Cisjordanie occupée. Il ne s’agit pas d’une simple protestation, mais d’une demande de compensation pour le préjudice subi, soit 31 252 euros. « Nous espérons toujours que nos demandes de restitution pourront être satisfaites sans préconditions dès que possible, sinon Israël devra fournir une compensation sans tarder », écrivent les signataires d’une lettre qui doit être remise les jours prochains au ministère israélien des affaires étrangères, et dont le journal Le Monde rapporte le contenu.

Depuis quelques semaines plusieurs pays européens se sont coalisés pour réclamer à Israël le remboursement d’infrastructures , au profit des palestiniens, détruites ou démantelées par Israël en Cisjordanie occupée.

« Ces pays – Belgique, France, Italie, Espagne, Suède, Luxembourg et Irlande – sont, avec le Danemark, les bailleurs d’un consortium humanitaire européen, qui intervient en urgence, par le biais d’un groupe d’ONG, auprès des communautés menacées de déplacement forcé par Israël, en zone C (60 % de la Cisjordanie occupée) et à « Jérusalem-Est occupée». Au premier rang de ces communautés figurent les Bédouins, » rappelle le journal Le Monde.

Selon le quotidien, la raison invoquée par Israël « est toujours la même : ces constructions ne disposent pas d’une autorisation préalable de la part des autorités israéliennes ».

Contacté par le Times of Israel, le porte-parole de l’administration civile d’occupation israélienne en Cisjordanie occupée explique en effet qu’Israël « opère légalement, suivant les décisions de la justice » pour lutter « contre les constructions dans la zone C ». Selon lui, « Israël attend de la communauté internationale qu’elle agisse légalement et qu’elle coordonne ses activités avec Israël ».

Plusieurs Etats membres ont récemment écrit au gouvernement israélien pour lui demander des « compensations » pour ces destructions.

Suite à une demande de l’Italie et de l’Espagne, la revendication présentée se veut « douce » et n’appelle à « aucune sanction ».

« Cette initiative reste très douce, il n’est pas question d’actions en justice ou de sanctions, explique une source anonyme au journal Le Monde. Mais ça bloque chez certains membres de l’UE parce qu’ils refusent d’entrer dans un rapport de force avec Israël. Le consortium est l’un des rares instruments humanitaires efficaces en zone C ».

La zone C est sous contrôle de l’occupant Israélien autant pour l’administration que la sécurité. Elle représente 62 % de la Cisjordanie occupée. Elle est prévue comme une zone à céder aux arabes palestiniens en cas de reconnaissance d’Israël comme un Etat Juif et de l’arrêt des violences. Deux conditions qui ne devraient pas être remplies de si tôt.

Sources: Le monde et times of israel