Record du nombre de civils tués en Afghanistan en 2018

L’année 2018 a été la plus meurtrière jamais enregistrée pour les civils victimes du conflit afghan. Selon un rapport de l’ONU, publié dimanche, 3 804 personnes ont trouvé la mort, majoritairement des mains des Taliban.

Le nombre de victimes civiles en Afghanistan a bondi de 11% en 2018 en comparaison avec l’année précédente, selon la mission de l’ONU en Afghanistan (MANUA) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

Un rapport publié par l’ONU dimanche 24 février révèle que 3 804 civils ont perdu la vie en Afghanistan au cours de l’année 2018. Selon la mission de l’ONU en Afghanistan (MANUA) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, ce chiffre a augmenté de 11% par rapport à 2017.

En dix années de recensement des victimes civiles du conflit, les Nations unies ont dénombré 32 000 morts et 60 000 blessés.
Le nombre d’enfants tués a également atteint un record en 2018 (927, contre 826 en 2017 et 926 en 2016). Plus de 7 000 blessés ont été comptabilisés, soit un niveau équivalent à ces quatre dernières années.

Selon l’ONU, les facteurs clés qui ont contribué à cette augmentation significative du nombre de décès sont le « ciblage délibéré des civils » lors d’attaques-suicides menées par les groupes insurgés ainsi que les bombardements aériens et les combats au sol opérés par les forces pro-gouvernementales.

Le rapport a recensé 65 attaques-suicides en 2018, la majorité d’entre elles dans la capitale, causant 481 morts et 1 150 blessés.

Selon cette même source, les Taliban, Daesh et les divers groupes armés sont respectivement responsables de 63%, 20% et 6% des morts et blessés. 24% sont des victimes collatérales des forces pro-gouvernementales (14% des forces armées afghanes et 6% de la coalition internationale sous commandement de l’OTAN).

«C’est la première fois que les opérations aériennes se traduisent par la mort de plus de 500 civils», souligne le rapport qui tient la coalition internationale responsable de 393 décès et l’armée de l’aire afghane de 118 décès. Pour la seule année 2018, «à peu près le même nombre de civils sont morts des suites de bombardements que les années 2014, 2015 et 2016 combinées».

L’aviation américaine, qui soutient l’armée de l’air afghane, a considérablement intensifié ses frappes aériennes en 2018. Selon le Centre de commandement de l’US Air force, 7 362 missiles et drones ont visé les positions ennemies, soit près du double de l’année précédente, déjà record.

Le chef de la MANUA, Tadamichi Yamamoto, a qualifié «d’inacceptables» les conclusions de ce rapport et appelé «toutes les parties à prendre des mesures additionnelles immédiates pour mettre un terme à l’escalade dans le nombre de civils meurtris et de vies détruites».