Présidentielle en Algérie: les 5 candidats signent la Charte d’éthique des pratiques électorales

Les cinq (5) candidats à la Présidentielle du 12 décembre prochain en Algérie ont signé, samedi 16 novembre , la Charte d’éthique des pratiques électorales, élaborée par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) et exposant les principes directeurs et les pratiques particulières qui forment le cadre du comportement moral attendu des acteurs et personnes participant au processus électoral.

La Charte a été signée par le président de l’ANIE, Mohamed Charfi ainsi que par les cinq (5) candidats à la magistrature suprême du pays, respectivement MM. Abdelaziz Belaid, Ali Benflis, Abdelkader Bengrina, Abdelmadjid Tebboune et Azzedine Mihoubi.

Ont assisté à la cérémonie de signature, au Centre international des conférences (CIC) à Alger, l’ambassadeur coordonnateur résident des Activités opérationnelles du Système des Nations Unies pour le Développement, l’ambassadeur de la République d’Indonésie, représentante de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), l’ambassadeur du Cameroun, représentant du Groupe africain, l’ambassadeur du Sultanat d’Oman, représentant du Groupe arabe, l’ambassadeur de la République arabe syrienne, vice-doyen du corps diplomatique accrédité en Algérie, ainsi que le président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV).

A l’issue de la signature, M. Charfi a indiqué que la Charte initiée par l’ANIE, conformément aux dispositions d’une loi organique, « a été élaborée après concertations autour du principe et du contenu », estimant que sa signature par l’ANIE et les candidats à la Présidentielle témoigne de « l’engagement de tous dans le processus de contribution à l’émergence de l’Etat consensuel, fondé sur le libre choix pour tous, en toutes circonstances et chaque fois que nécessaire ».

La Charte n’est pas « une nouvelle invention » du moment qu’elle a été adoptée depuis presque un quart de siècle par plusieurs pays, a-t-il fait savoir, précisant qu’elle est pourtant première du genre en Algérie, car étant consensuelle et astreignante pour les candidats au poste de président de la République, pour les représentants des différents médias et pour l’ANIE.

Œuvrant à la consécration des principes de la démocratie constitutionnelle, l’ANIE veille, à travers cette initiative, à « concrétiser la pratique consensuelle et l’utiliser comme outil pour atteindre cet objectif », a-t-il encoure soutenu.

Après avoir signé la Charte, M. Belaid s’est félicité de ce document, indiquant que sa formation avait pourtant plaidé pour sa mise en place depuis 2012, dans le cadre de la moralisation du travail politique, qualifiant ce document de dénominateur commun à tous les candidats.

Pour sa part, M. Benflis a qualifié la Charte de « procédure nouvelle et importante à la fois », félicitant l’ANIE pour cette « action historique » en faveur de l’Etat et du peuple algérien.

Affirmant que cette procédure s’inscrit dans le cadre de « l’édification de la démocratie par l’Algérie », M. Bengrina a fait état de son « engagement à mener une campagne électorale propre ».

La Charte d’éthique des pratiques électorales est « un premier jalon d’une Algérie démocratique et intègre, de l’Algérie de demain », a souligné, pour sa part, M. Tebboune, estimant que c’est là également une autre étape « vers une nouvelle République à laquelle aspirent les Algériens ».

M. Mihoubi, candidat à la Présidentielle, a qualifié la Charte de « véritable contrat moral entre les candidats et le peuple, voire la naissance d’une nouvelle culture basée sur l’intégrité et une compétition loyale », exprimant son engagement à respecter, lors de sa campagne électorale, toutes les clauses de la Charte.

Cette Charte expose les principes directeurs et les pratiques particulières qui forment le cadre du comportement moral attendu des acteurs et personnes participant au processus électoral, selon ce document dont l’APS a obtenu une copie. D’où l’impératif, selon les statuts de l’ANIE d’élaborer la Charte et d’œuvrer à sa promotion auprès de tous les concernés par la Présidentielle.

Elle est fondée sur le respect « profond et durable » du processus démocratique et sur l’observation des lois et textes subséquents qui codifient les règles des élections et des campagnes électorales ».

Le document stipule que le comportement moral relatif au processus électoral entend le respect des principes démocratiques de base à travers le libre exercice des droits démocratiques sans intimidation, notamment le droit de se porter candidat, le droit de vote, le caractère secret du vote, la transparence du financement des campagnes électorales ainsi que l’indépendance et la neutralité de l’institution en charge des élections et des services qui en dépendent.

Les acteurs participants au processus électoral sont souscrits, en vertu de la Charte, aux principes d’élections libres et intègres, au respect des lois électorales, au renforcement de la confiance du citoyen par rapport à l’intégrité du processus électoral et à la défense des droits démocratiques des Algériens.

Les participants à la Présidentielle sont tenus, par ailleurs, de fournir les efforts nécessaires en vue de mener un vote idoine et équitable et garantir son caractère secret, et doivent agir de façon à renforcer l’intégrité du régime électoral.

Elle stipule, en outre, que les membres de l’ANIE, ses démembrements et services administratifs qui en relèvent s’engagent à s’astreindre au respect du principe de neutralité, d’impartialité et de traitement équitable des candidats aux élections et s’interdire tout comportement ou action susceptibles d’altérer ces principes.

De leur côté, les candidats et les partis politiques participant aux élections s’engagent notamment à faire des déclarations publiques véridiques et doivent s’abstenir de tous propos diffamatoires, insultes, invectives envers un autre candidat ou acteur du processus électoral et toute autre déclaration qu’ils savent être erronée.

La Charte définit les engagements des médias nationaux, appelés au respect de la période du silence électoral fixé à trois (3) jours précédant le scrutin, et exige le respect des dispositions de la loi portant interdiction d’utilisation de tout moyen publicitaire commercial à des fins de propagande lors de la campagne électorale.

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Signature par les médias de la charte d’éthique des pratiques électorales

Des directeurs et des représentants de médias publics et privés ont signé, samedi à Alger, la charte d’éthique des pratiques électorales en prévision de l’élection présidentielle du 12 décembre, dont la campagne débutera demain dimanche.

Elaborée par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), cette charte a été signée par le président de cette Autorité, Mohamed Charfi et plusieurs directeurs et représentants de médias publics et privés de la presse écrite, audiovisuelle et électronique.

Qualifiant les médias de « partenaire principal » dans le processus électoral, le président de l’ANIE Mohamed Charfi a mis en avant leur rôle dans l’éclairage de l’opinion publique ainsi qu’en matière de contrôle populaire.

Pour M. Charfi, cette signature « est une réalisation historique » à rajouter à l’apport de la presse nationale durant la glorieuse Guerre de libération nationale, à travers le journal El Moudjahid et la radio La Voix de l’Algérie.

Dans une déclaration à la presse en marge de la signature de cette charte, M. Charfi n’a pas écarté l’organisation de débats télévisés entre les cinq candidats en lice pour la Présidentielle.

Source : APS