Monsieur le Président de la République Béji Kaïed Essebsi a éjecté un bambin chef de gouvernement, un bambin au visage d’un bébé en attente du sein maternel. Sa longue expérience politique de bâtisseur de l’Etat, son charisme, ne s’accommodent avec le moule constitutionnel de Président honorifique. Il veut gouverner. Donc il a pensé gouverner en étant le régent du bambin. Mais il a oublié que les fauteuils en Tunisie donnent des ailes.
Vite, le bambin a cru pouvoir devenir grand. Il a bombé sa poitrine, levé le menton à la manière de Mussolini et marché avec un léger écartement des jambes tout en roulant les épaules. Bref, malgré ses efforts, sa démarche restait celle d’un apprenti barbeau dans un environnement malsain pollué de peaux de bananes. Il lui fallait assurer ses arrières pour persister à la demeure. Il demanda l’aide du barbeau du quartier qui ne se fit pas prier pour accepter l’invitation. Les barbeaux comme les animaux sauvages sentent la peur ou la faiblesse chez leurs proies, et c’est ce qui les décide à se jeter sur elles.
Il faut dire qu’il y a eu toujours des enfants de bourgeois ou d’aristocrates ou de bonne familles moyennes qui pour une raison ou une autre se rebellent contre le confort familial et s’engagent dans la marginalité quelle qu’elle soit sa nature. Comme ces derniers, Youssef Chahed a renoncé à la classe d’une régence protectrice, bienveillante et prometteuse pour devenir le prisonnier du barbeau qui n’est pas allé par quarte chemins pour le racketter en contre partie de sa protection et son maintien en vie. Il lui a imposé ses ministres et secrétaires d’Etat dont une très proche parente, une fillette qui porte encore la couche sous la culotte. C’était le sentiment de force du barbeau qui se régale par son arrogance et son insolence à l’égard de ses sujets. En côtoyant, le barbeau notre Youssef a subi une mutation génétique. Les gènes qui le prédisposaient à la classe et à la finesse se sont mutés en gènes de roturier, frustre et grossier.
Indépendamment des normes constitutionnelles, il y a les us et coutumes constitutionnelles qui imposent le respect du chef de l’Etat, élu au suffrage universel par dessus tout, en lui accordant le temps de donner son avis consultatif sur les nouveaux candidats au gouvernement après s’être informé de leurs aptitudes. Car s’ils s’avéraient des tocards, on ne pourrait pas lui reprocher de les avoir tous cautionner sans une réserve ou conseil pour un réaménagement.
Monsieur le Président de la République Béji Kaïed Essebsi a prouvé qu’il est imbu de la notion d’Etat, Youssef Khaznadar non. Puisqu’ il projette de vendre le pays au rabais étant la dévaluation du dinar et réinstaurer le protectorat en Tunisie dans le cadre de l’Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA), après l’avoir noyé de crédits à taux usuriers.
Mounir Chebil