Plusieurs personnes, en France et en Belgique, collectent de l’argent au profit des terroristes en Syrie

Plusieurs individus, soupçonnés d’avoir récolté de l’argent destiné à aider des femmes djihadistes actuellement détenues dans le nord de la Syrie à quitter le pays, ont été mis en examen en France, mais également en Belgique.

Sept personnes, dont trois détenus du centre pénitentiaire de Valence (Drôme), ont été mises en examen le soir du 18 octobre pour «financement du terrorisme» et «association de malfaiteurs terroriste» après quatre jours d’interrogatoire. Un seul de ces suspects a été laissé libre sous contrôle judiciaire. Ces sept personnes, interpellées le 15 octobre, sont soupçonnées d’avoir récolté de l’argent destiné à des femmes djihadistes actuellement détenues dans le nord de la Syrie, pour les aider à fuir, selon des sources proches de l’enquête.

Ces sept suspects avaient été placés en garde à vue le matin du 15 octobre après une opération de police menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans une enquête préliminaire du parquet national antiterroriste (PNAT).

Lors des perquisitions dans les cellules des détenus, des téléphones et des clés USB avaient été saisis.

Dans une enquête distincte, mais néanmoins liée, deux personnes ont été inculpées le 16 octobre en Belgique pour «participation aux activités d’un groupe terroriste». Lors de perquisitions chez ces deux suspects, entre 8 000 et 10 000 euros ont été découverts par les enquêteurs.

Selon le parquet fédéral belge, l’argent collecté en France et en Belgique devait permettre à un certain nombre de femmes (le chiffre total n’a pas été précisé) de payer des passeurs pour fuir le ou les camps de Syrie où elles sont retenues.

Ces enquêtes interviennent dans un contexte de chaos sécuritaire dans le nord-est de la Syrie depuis l’offensive militaire lancée le 9 octobre par la Turquie voisine contre les forces kurdes.

L’invasion suscite l’inquiétude quant à l’éventualité de voir des milliers de djihadistes du groupe Etat islamique – notamment les combattants européens – en profiter pour s’évader des centres de détention gérés par les Kurdes.

Dans une prise de parole inédite le 19 octobre, le coordonnateur des juges antiterroristes David De Pas a mis en garde contre le «risque de sécurité publique» que font courir les tergiversations des autorités sur le sort des djihadistes français détenus en Syrie.

Dans un entretien à l’AFP, le magistrat a listé les menaces qui pourraient découler d’une dispersion incontrôlée de ces détenus, notamment des «migrations incontrôlées des djihadistes vers l’Europe avec le risque d’attentat par des personnes très idéologisées» et de «nouveaux phénomènes de filières, des appels d’air de ressortissants français vers ces groupes-là».

Source : RT