On devient impuissant devant ceux qui se sont portés volontaires au viol.

Je me rappelle, jeune je me suis mis à la mode du temps comme mes amis. Les cheveux long, les pâtes à la mexicaine, la chemise qui colle au corps et qui laissait paraître une musculature que nous entretenions. Les pectoraux, les abdominaux et les biceps étaient imprimé sur nos habits du haut. J’étais lutteur avec un corps de gladiateur, mon frère Tahar était judoka, Habib Bembli et Othman étaient des karatékas, feu Madani pratiquait la beauté du corps, un autre pratiquait les altères.. Les pantalons, c’était du charleston, large au bas et très serré du haut. Il fallait mettre les bijoux de famille en valeur. Nous nous voulions virils et machos. Notre mode reflétait notre tempérament mais, faisait scandaliser les adultes soucieux de pudeurs. Nous étions aussi gauchistes, syndicalistes du clan de Habib Achour malgré ses défauts, et fêtards, au point qu’à la crise syndicale de 1984, mon ami portait son verre et criait : « POUR UN SYNDICAT LIBRE, DÉMOCRATIQUE ET ALCOOLIQUE » Les frères musulmans commençaient à montrer leur tête teigneuse. Nous avons assumé nos responsabilités, en tant soit peu, en ces temps des années de braises. Notre ami Ali, n’était pas porté si sur la mode ni sur trop de politique, mais avec son bleu de chauffe, il ne faisait que narguer et tourner en dérision les zazous, les vendus et le mouchards. Vieux nous avons gardé notre virilité notre dignité, notre fierté, nos principes et notre instinct frondeur. Moi, à l’âge de soixante sept ans j’ai gardé, en plus, quelques beaux restes qui me donnent encore un zeste séducteur, QUI SAIT ?
Chez les jeunes aujourd’hui, c’est la mode hiphop et les pantalons attachés au niveau de la moitié des fesses. Avec les pantalons délavés déchirés et à moitié baissés, ils donnent l’impression qu’ils sont désorientés et sans repaires. Pour la génération du charleston, c’était scandaleux
Il y a une génération qui n’a connu ni le charleston ni le hiphop, c’est la génération de nos politiciens actuels. Certes, parmi eux il y a ceux qui sont de la trempe des braves. Ce sont eux qui nous donnent espoir aujourd’hui. Mais d’autres ont choisi la djellaba et la tenue afghane et le turban, alors que les « cifilizis » se sont mis à la mode du pantalon rabaissé à la cheville. Comble du scandale ! Pour ceux d’entre eux qui veulent être plus séducteurs, ils ont mis des slips échancrés après un passage à l’esthéticien pour une séance d’épilation ou d’élimination de la peau d’orange. Oh ! que ne ferait on pas pour séduire tonton cheikh qui jubile à la vue de tant de babouins. Ils ont vendu leurs mères, leurs sœurs, leurs femmes, leurs filles à celui qui veut leur faire porter la burka de la honte et robotiser leurs enfants pour en faire des monstres de la mort. Oh ! que ne feraient-ils pas « pour quelques dollars de plus » ou « pour une poignée de dollars » ? Sergio Léone doit se retourner dans sa tombe car il a fait ses films pour Charles Bronson, Henri Fonda, Clint Eastwood, Lee Van Cleef… sur la musique du virtuose Enio Morricone, et voilà que des polissons se sont faits vedettes de ces deux films et de celui « Il était une fois dans un parlement de bouffons » au rythme de daw7i daw7i y a 7annana daw7i.
Pourtant, un vieux qui porte allègrement un siècle sur ses épaules est accouru en sauveur leur offrir des ceintures et des bretelles pour leur épargner la honte. Ils ont refusé. A vrai dire, on devient impuissant devant ceux qui se sont portés volontaires au viol.

Mounir Chebil