Nucléaire iranien : Téhéran reproche aux Européens « de na pas tenir leurs promesses »

Les Européens n’ont pas respecté leurs engagements de l’accord de Vienne, a déclaré, dimanche, l’agence nucléaire iranienne, au lendemain de l’annonce par Téhéran de la mise en route de centrifugeuses devant augmenter son stock d’uranium enrichi.

Téhéran met en cause les Européens dans la gestion du dossier nucléaire iranien. Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a estimé, dimanche 8 septembre, que Téhéran n’avait d’autre choix que de réduire ses engagements pris en vertu de l’accord de Vienne sur son programme nucléaire, du fait des « promesses non tenues » des Européens.

Ali Akbar Salehi a tenu ces propos au côté de Cornel Feruta, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), de passage à Téhéran.

Cette visite intervient au lendemain de l’annonce par l’Iran de la mise en route de centrifugeuses avancées devant augmenter son stock d’uranium enrichi. Cette initiative constitue une nouvelle étape de la réduction des engagements iraniens en matière nucléaire pris en 2015 dans le cadre de l’accord de Vienne.

Téhéran a commencé en mai à se désengager de ses obligations, en réponse au retrait unilatéral de Washington de cet accord en mai 2018 et à l’incapacité des Européens parties au texte (Allemagne France, Royaume-Uni) à l’aider à contourner les sanctions rétablies par les États-Unis.

« L’Union européenne (UE) était supposée remplacer les États-Unis mais, malheureusement, elle n’a pas réussi à tenir ses promesses », a déclaré Ali Akbar Salehi devant des journalistes.

Le chef de l’AIEA a également rencontré le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, selon un journaliste de l’AFP.

L’agence a indiqué que ses inspecteurs sur le terrain rendraient compte prochainement de la situation créée par la décision prise par Téhéran de mettre en route de nouvelles centrifugeuses.

« Les voies du dialogue sont toujours ouvertes »

Dimanche, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a affirmé que « les voies du dialogue sont toujours ouvertes, y compris aujourd’hui » avec Téhéran, qui doit toutefois renoncer « à ce type d’actions qui entravent le processus de désescalade que nous voulons mettre en place ».

L’accord de Vienne de 2015 prévoit la levée d’une partie des sanctions internationales qui isolaient l’Iran depuis des années, en échange d’une limitation drastique de son programme nucléaire devant garantir que le pays ne se dote pas de l’arme atomique.

En réduisant ses engagements, Téhéran – qui a toujours nié vouloir la bombe nucléaire – entend faire pression sur les États parties à l’accord pour qu’ils l’aident à contourner les sanctions américaines.

Depuis mai, Téhéran a augmenté ses stocks d’uranium enrichi au-delà de la limite fixée par l’accord, et enrichit ce minerai à 4,5 %, niveau supérieur au plafond fixé (3,67 %), mais très loin du seuil requis pour une utilisation militaire.

Avec agences