» Le 7 , un point , c’est tout ! » En 2014 , je courais les rues , frappais aux portes , n’hésitais pas à arrêter les gens , à convaincre les jeunes qui se marraient , à écrire , écrire , écrire , supplier , quémander un oui du bout des lèvres .
» Ennakhla bech ennakba takhla » , m’époumonais-je ! Jamais , je ne me serais cru capable d’un tel acharnement , moi l’adepte du silence dont les mots s’échappent dans la discrétion . La mesure et la pondération. .
Il faut dire que l’occasion était en or et qu’il fallait l’empoigner avec force , avec hargne , celle des ayants-droits qui revendiquent leur souveraineté !
Et puis , Beji Caïd Essebsi et ses trémolos dans la voix et ses sanglots longs comme les violons de l’automne à El-Halfaouine et ses droites parallèles qui ne peuvent se rencontrer ô jamais Euclide , sauf pour Beji qui a observé les parallèles en perspective , a fini par nous convaincre jusqu’à nous barbouiller allègrement d’encre bleu indélébile !
Indélébile fut notre réveil et notre déception ! Toutefois , le zigoto de président malgré nous fut dégagé ! Et puis cahin-caha , la vie reprit son cours avec l’omniprésence des khwemjias ! Qu’à cela ne tienne ! La lutte continue ! Pas de trêve pour les braves ! En apparence , tout a changé. Rien n’a changé !
Maintenant que les Municipales approchent , la même inquiétude réapparaît ! Les khommej sont à pied d’oeuvre et veulent tout rafler comme en 2011. Acheter des voix , farfouiller dans les bases de données , réveiller les morts et se réinscrire dans les listes , murmurer à l’oreille des indépendants et planifier la fin d’une nation éprise de liberté. Épicetout épicefini pour nous !
Les élections municipales algériennes du 21 juin 1990 me hantent , car elles permirent au FIS ( le Front islamique du salut ) d’être le grand vainqueur ! Comme la nakba-nahba , il avait tissé un vaste réseau qui lui avait permis d’assurer une vaste assise sur les aigris , les traîtres et les opportunistes !
En 1990 , le 12 juin , les élections communales , premières élections libres dans l’histoire algérienne , sont organisées et remportées par le FIS ( 57% ! ) . Que fit-il ? Pression dans les villes qu’il contrôle pour l’instauration des règles islamiques : fin de la mixité , fermeture des débits d’alcools , obligation du port du voile . Le FIS souhaitait tout simplement instaurer le califat ! Face à ce risque , les généraux secouèrent vigoureusement leurs couilles et organisèrent un coup d’Etat en s’emparant du pouvoir le 11 janvier 1992 ! Je n’ai rien inventé. ..Travaillez , prenez de la peine pour la Patrie ! Elle le vaut !
L’armée fut donc déployée à Alger et ailleurs . L’Etat d’urgence instauré. Le Parlement dissous et une violente répression s’abattit contre le FIS . Les élections législatives furent annulées. .. A la suite de la démission du président Chadli Bendjedid , l’Algérie connaîtra près de dix ans l’horreur absolue et la fuite des cerveaux ! Ces bâtards de barbares puaient le sang et l’odeur de la mort !
L’Histoire bégaie , radote , revient sur ses pas pour refaire les mêmes erreurs. Les khwemjias khommej préparent le même scénario. Pas la peine de le décrire. Nous sommes gavé(e)s de visions d’horreur !
Alors , les Municipales , c’est vital ! Une question d’honneur et de survie !
Je vais sillonner les rues et les artères , essuyer les quolibets et écrire , écrire , écrire pour que ma Tunisie ne retombe plus jamais entre leurs sales pattes ! Pour que notre héritage soit préservé : celui d’une nation libre , indépendante et souveraine !
Mounira Aouadi