Le Maroc autorise les femmes d’exercer le métier d’adoul ( notaire )

Le pays, qui se veut le chantre d’un islam modéré, a ouvert ces dernières années aux femmes des métiers réservés jusque-là aux hommes.

Le Maroc a décidé d’autoriser les femmes à exercer le métier d’adoul (notaire de droit musulman), réservé jusque-là aux hommes, rapporte l’AFP, mardi 23 janvier citant une source officielle. Dans le royaume, les adouls sont considérés comme des auxiliaires de justice habilités à rédiger des actes légaux, par exemple de mariage ou d’héritage. Il existe également des notaires proprement dits.

Avis favorable du Conseil supérieur des oulémas

Lors d’un conseil des ministres présidé par le roi du Maroc, Mohamed VI, ce dernier a chargé le ministre de la justice d’ouvrir aux femmes la profession d’adoul et « de prendre les mesures nécessaires pour réaliser cet objectif », selon un communiqué du palais. Cette décision vient à la suite d’un avis favorable du Conseil supérieur des oulémas, institution officielle chargée d’appuyer la politique religieuse du royaume. Au Maroc, les adouls sont considérés comme des auxiliaires de justice habilités à rédiger des actes légaux, par exemple de mariage ou d’héritage. Il existe aussi des notaires de droit musulman.

« Rien ne l’interdit sauf des mentalités sclérosées »

L’écrivaine marocaine Asma Lamrabet, dirigeante du Centre des études féminines, a partagé son avis sur sa page Facebook : « Le Roi du Maroc donne son accord pour que les femmes accèdent à la fonction de Adel notaire pour les mariages puisque rien absolument rien ne l’interdit sauf des mentalités sclérosées comme je l’avais déjà déclaré il y a un moment lors des débats sur cette question. »

Les milieux salafistes marocains n’ont pas encore réagi à cette autorisation. Les médias locaux s’attendent à « des grincements de dents . »Voir les femmes se charger de la rédaction d’actes de mariages, de divorces et de vente et d’achats de lots de terrain devrait provoquer des grincements des dents dans les milieux salafistes au royaume » écrit le journal Yabiladi

Une « révolution juridique »

Des médias marocains ont évoqué une « révolution juridique », qui « devrait provoquer des grincements des dents dans les milieux salafistes ». « Voilà c’est fait …le Roi du Maroc donne son accord pour que les femmes accèdent à la fonction de Adel notaire pour les mariages puisque rien absolument rien ne l’interdit sauf des mentalités sclérosées comme je l’avais déjà déclaré il y a un moment lors des débats sur cette question !! على سلامتنا», a commenté l’écrivaine marocaine Asma Lamrabet, qui dirige le Centre des études féminines en islam, sur sa page Facebook.

Le Maroc a remanié en profondeur son champ religieux ces dernières années et a ouvert aux femmes des métiers réservés jusque-là aux hommes. Des femmes prédicateurs (mourchidate) ont ainsi été nommées dans des mosquées pour « encadrer l’enseignement religieux ».