L’OMS porte la menace du coronavirus à « très élevée » à l’échelle internationale

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ce vendredi avoir porté à « très élevé » le niveau de la menace liée au nouveau coronavirus, qui a contaminé quelque 79.000 personnes en Chine et plus de 5.000 dans le reste du monde.

Alors que des centaines de nouveaux cas de COVID-19 continuent d’apparaître partout dans le monde, l’OMS a déclaré vendredi que le coronavirus constitue désormais une menace internationale très élevée.

« Nous n’avons pour l’instant pas la preuve que le virus circule librement. Tant que cela ne sera pas le cas, nous aurons encore une possibilité de le contenir », a expliqué , vendredi 28 février , le directeur général de l’OMS, Tedros Adhamon Ghebreyesus.

« Nous avons augmenté notre évaluation du risque de propagation et du risque d’impact du COVID-19 à un stade très élevé au niveau mondial. »Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS

« Nos épidémiologistes ont suivi ces développements en permanence et nous avons maintenant augmenté notre évaluation du risque de propagation et du risque d’impact du Covid-19 à un niveau très élevé au niveau mondial« , son niveau le plus haut, a-t-il ajouté.

L’agence onusienne s’abstient cependant toujours de déclarer l’état de pandémie. Elle continue de faire valoir que le monde a encore une chance d’endiguer la maladie, pourvu que des actions robustes soient mises en oeuvre partout sur la planète.

« À ce jour, le COVID-19 a infecté au moins 84 117 personnes et fait 2870 morts dans le monde », selon un bilan établi par l’Agence France-Presse à partir de sources officielles.

Pour le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres ce n’est pas le moment de paniquer, mais de se préparer pleinement, a-t-il déclaré vendredi.

Nous voyons des cas dans plusieurs nouveaux pays, incluant maintenant le continent africain. […]Il est temps maintenant pour tous les gouvernements de prendre des mesures et de faire tout leur possible pour contenir la maladie, sans stigmatisation et en respectant les droits humains, a relevé le chef de l’ONU lors d’une brève déclaration à la presse vendredi.

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La maladie poursuit sa progression

En chiffres absolus, c’est en Corée du Sud que la maladie, qui peut dégénérer en pneumonie mortelle dans les cas les plus graves, progresse le plus rapidement, et ce, pour une deuxième journée de suite.

Un total de 571 nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures dans le pays, ce qui porte le bilan national à 2337 cas, selon les centres coréens de contrôle et de prévention des maladies.

La Corée du Sud est le deuxième pays le plus touché par l’épidémie, après la Chine continentale, qui a signalé 329 nouveaux cas vendredi. Pékin avait signalé 433 nouveaux cas la veille.

La Chine demeure le pays qui enregistre le plus de décès au quotidien. Elle en a signalé 47 vendredi, pour un total de 2791 depuis que l’épidémie a pris naissance dans la ville de Wuhan cet automne.

210 morts en Iran?

À l’exception de la Chine, c’est en Iran que le COVID-19 s’avère le plus mortel. Téhéran a déclaré vendredi 8 nouveaux décès, pour un total de 34, et 143 nouveaux cas de contamination, ce qui porte le bilan à 388.

Selon le ministère iranien de la Santé, 24 des 31 provinces du pays sont maintenant touchées, comparativement à 14 la veille. La propagation du coronavirus se poursuivra pendant des jours, voire des semaines, a prévenu un porte-parole du ministère.

Le service persan de la BBC cite quant à lui des sources hospitalières selon lesquelles l’épidémie aurait fait au moins 210 morts dans le pays. L’information a rapidement été démentie par le porte-parole du ministère de la Santé.

Le ministre iranien de la Santé, Saïd Namaki, a pour sa part annoncé que toutes les écoles de la République islamique seront fermées de samedi à mardi. Nous avons une semaine assez difficile devant nous, a-t-il déclaré à la télévision d’État.

En Europe, l’Italie demeure le pays le plus touché, avec 888 cas déclarés, dont 21 morts, selon le bilan livré vendredi par la Protection civile. C’est 4 morts et 238 cas de plus que la veille.

Dix-neuf cas supplémentaires de contamination ont aussi été confirmés vendredi en France, portant à 57 le nombre total des personnes infectées dans le pays depuis la fin janvier.

Mis à part la Chine, 49 pays ont maintenant déclaré un ou plusieurs cas de COVID-19 en date de jeudi, pour un total de 4351 cas ayant engendré 67 décès, a indiqué le Dr Tedros, grand patron de l’OMS.

« Vingt-quatre cas ont été exportés de l’Italie vers 14 pays et 97 cas ont été exportés de l’Iran vers 11 pays. [C’est] clairement préoccupant. » Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS

Une vingtaine de vaccins en développement

Selon le Dr Tedros, 20 vaccins contre le COVID-19 sont en développement dans le monde, et des essais cliniques pour d’autres approches thérapeutiques sont en cours. Les premiers résultats ne seront cependant pas connus avant quelques semaines.

Un premier cas en Afrique subsaharienne

Pour la première fois depuis l’apparition de l’épidémie, un cas a été signalé dans un pays de l’Afrique subsaharienne, en l’occurrence le Nigeria. Jusqu’ici, seules l’Égypte et l’Algérie avaient été touchées en Afrique.

Selon le ministre de la Santé, Osagie Enahire, c’est un Italien travaillant au Nigeria qui a été déclaré positif au COVID-19 à son retour de Milan le 25 février.

Le patient est dans un état clinique stable et ne présente pas de symptômes inquiétants, a assuré le ministre, en précisant qu’il était hospitalisé dans un centre spécialisé pour les maladies infectieuses de Lagos, une mégapole de 20 millions d’habitants.

Les autorités ont entrepris de rencontrer et d’observer tous les passagers du même vol et de déterminer les lieux où l’homme s’est rendu après son arrivée au Nigeria.