L’Iran relevera à 5 % le degré d’enrichissement de son uranium

L’Iran va annoncer, ce dimanche, son intention de relever à 5 % le degré d’enrichissement de son uranium, soit au-dessus de la limite de 3,67 % fixée par l’accord de 2015 sur son programme nucléaire, a déclaré à Reuters, samedi, une source autorisée iranienne.

La principale annonce de demain portera sur le relèvement à 5 % du degré d’enrichissement de l’uranium, contre 3,67 % convenu dans le cadre de l’accord, a déclaré un responsable iranien sous le couvert de l’anonymat.

C’est encore nettement en deçà des 20 % qui étaient atteints avant la conclusion de l’accord de 2015, et des quelque 90 % qui conviennent pour fabriquer une arme nucléaire.

L’agence de presse iranienne, Fars, avait rapporté un peu plus tôt que le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi comptait annoncer dimanche un nouveau désengagement de certaines clauses de l’accord de 2015.

Sa conférence de presse aura lieu à 10 h 30 (heure locale), précisait l’agence.

L’Iran avait déjà annoncé le 8 mai, à l’occasion du premier anniversaire de la dénonciation de l’accord de 2015 par les États-Unis, qu’il comptait se désengager de certaines des obligations découlant de ce pacte, au terme d’un délai de 60 jours.

De son côté, Ali Akbar Velayati, proche conseiller du guide suprême de la Révolution iranienne Ali Khamenei, a indiqué que les responsables iraniens étaient unanimes à penser qu’il fallait relever le degré d’enrichissement de l’uranium au-delà de 3,67 %.

Par exemple, nous avons besoin d’uranium enrichi à 5 % à [la centrale nucléaire de] Bushehr, et cela, dans un but totalement pacifique, a dit Velayati sur un site internet officiel.

Des discussions ont eu lieu fin juin à Vienne entre Européens et Iraniens pour tenter de sauver l’accord, mais les Iraniens ont estimé que les progrès réalisés étaient encore insuffisants.

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ainsi que la Chine et la Russie (les cinq pays toujours parties prenantes de l’accord conclu il y a quatre ans avec l’Iran) ont tenté à Vienne de convaincre la délégation iranienne de rester dans les clous du Plan d’action global conjoint (PAGC).

Les Européens ont prévenu qu’une sortie iranienne du cadre défini par le PAGC amplifierait la confrontation, alors que les tensions militaires entre Téhéran et Washington dans le Golfe menacent de dégénérer.

Jusqu’au 15 juillet pour éviter la crise

Samedi, le président français Emmanuel Macron et son homologue iranien Hassan Rohani se sont laissé un délai courant jusqu’au 15 juillet pour explorer […] les conditions d’une reprise du dialogue et éviter ainsi que la crise autour du nucléaire iranien ne franchisse un nouveau palier, a fait savoir l’Élysée.

Dans un communiqué de presse, le président de la République a rappelé sa forte préoccupation face au risque d’un nouvel affaiblissement de l’accord nucléaire de 2015 [PAGC] et les conséquences qui s’en suivraient nécessairement, est-il écrit.

À cette fin, le président Macron poursuivra ses consultations, avec les autorités iraniennes et les partenaires internationaux concernés, pour que s’engage la nécessaire désescalade des tensions, notamment entre Téhéran et Washington.