Libye : une importante délégation du gouvernement de Toubrouk en visite à Alger

Une délégation libyenne du gouvernement de Toubrouk conduite par Abdessalem Al Badri , vice premier ministres , a effectué samedi 11 janvier un déplacement à Alger et a eu des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum et de hauts responsables algériens, a déclaré à l’APS le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif.

Les discussions ont porté sur « la situation prévalant en Libye et l’examen des voies et moyens de dépasser pacifiquement la crise, loin des violences et toutes tentatives visant à imposer des solutions par la force militaire et la guerre », a précisé M. Benali Cherif.

« La visite de la délégation libyenne s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Algérie visant le rapprochement des vues entre les différentes composantes et parties libyennes pour renouer avec le dialogue inclusif et parvenir, ainsi, à une solution pacifique garantissant la souveraineté et l’unité de ce pays voisin et frère dans le cadre de la sécurité et la stabilité, loin de toute ingérence étrangère », a-t-il ajouté.

Dans ce cadre, le porte-parole de MAE a rappelé les efforts constants déployés par l’Algérie au plus haut niveau « à travers le maintien des contacts avec l’ensemble des frères et bonnes volontés en Libye afin de faire prévaloir la sagesse et l’adhésion au processus de dialogue politique inclusif, seul à même de permettre à la Libye de sortir de cette crise, qui n’a que trop duré ».

Alger déterminée à poursuivre ses efforts en faveur d’une solution politique à la crise

L’Algérie s’est engagée à poursuivre ses efforts diplomatiques pour un retour rapide au processus de dialogue national inclusif en Libye, suite au cessez-le-feu observé par les protagonistes de la crise qui secoue ce pays voisin.

Ainsi, l’Algérie a salué dimanche le cessez-le feu en Libye, une issue à laquelle, elle a participé d’une manière active, suite au ballet diplomatique initié depuis le discours d’investiture du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Les protagonistes de la crise en Libye, le Gouvernement d’union national (GNA) et le gouvernement de Toubrouk , ont accepté de faire taire les armes et d’observer un cessez-le-feu, au terme d’intenses efforts d’Alger qui a multiplié depuis quelques jours, les initiatives diplomatiques, alors que la logique de la guerre menaçait de prendre des proportions aux conséquences plus dramatiques pour le peuple libyen.

Fidèle à sa doctrine et ses principes, Alger a rejeté à maintes reprises toute ingérence étrangère dans ce pays voisin et a exhorté toutes « les parties libyennes à retourner rapidement à la table des négociations ».

Lundi dernier, en recevant le chef du GNA, Fayez El Serraj, le Président Abdelmadjid Tebboune a eu à réitérer « l’attachement de l’Algérie à préserver la région de toute ingérence étrangère », insistant sur une solution libyenne.

Même engagement exprimé par l’Algérie, lors de la visite d’une délégation libyenne, conduite par Abdesselam Al-Badri, qui a été reçue samedi par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum et a eu des entretiens avec plusieurs hauts responsables algériens.

Un communiqué du ministère des Affaires étrangères a notamment affirmé que cette visite de la délégation libyenne est destinée à rapprocher les points de vues entre les parties libyennes pour le retour au processus du dialogue globale pour une issue politique pacifique à la crise libyenne.

Quelques heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en Libye, l’Algérie a salué cette étape importante dans la résolution du conflit, appelant toutes les composantes libyennes à son respect et à la reprise rapide du processus de dialogue national inclusif.

L’Algérie réaffirme, par ailleurs, qu’elle « poursuivra ses efforts en faveur d’une solution politique pacifique garantissant l’unité et la souveraineté du peuple libyen dans le cadre de la paix et de la stabilité loin de toute ingérence étrangère, qui n’a fait qu’aggraver la situation et torpiller les efforts de règlement à travers le dialogue ».

Soucieuse de rester à « équidistance » des deux parties en conflit en Libye, Alger ne cesse de rejeter toute ingérence étrangère dans ce pays frère.

Au terme de l’entretien du Président de la République avec le chef du GNA, l’Algérie avait appelé la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à « prendre ses responsabilités » et à « imposer un cessez-le-feu ».

L’appel d’Alger a été suivi mercredi par la Turquie et la Russie, dont les deux dirigeants, Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, avaient agi dans le sens initié par la diplomatie algérienne en appelant à un cessez-le-feu.

Accélérant ses efforts diplomatiques, l’Algérie avait accueilli le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, dans le cadre d’une visite officielle axée essentiellement sur la Libye. Les entretiens avaient été axés notamment sur des « moyens à mettre en oeuvre pour éviter (…) une aggravation de la situation » en Libye.

Le ballet diplomatique centré sur le règlement de la crise libyenne s’est poursuivi jeudi passé à Alger avec l’arrivée des chefs de la diplomatie égyptienne et italienne, Sameh Choukri et Luigi Di Maio.

En parallèle aux efforts et au rôle pivot de l’Algérie, le Conseil paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a décidé il y a quelques jours de se réunir en sommet début février pour examiner la situation en Libye et au Sahel, en proie à l’instabilité depuis des années, avait annoncé le commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Smail Chergui.

La réunion du CPS se tiendra à la veille du sommet de l’UA, prévu les 8 et 9 février à Addis-Abeba, avait indiqué à l’APS M. Chergui. Elle sera consacrée à la « crise libyenne et à la circulation des armes qui a aggravé la situation au Sahel », avait déclaré le Commissaire Chergui.

Source : APS