Libye : l’escalade des tensions aurait déjà fait une vingtaine de morts.

A l’opposition entre gouvernement d’union nationale (GNA) et forces du maréchal Haftar s’ajoute la menace terroriste

Alors que les forces pro-Haftar continuent leur avancée vers l’ouest de la Libye, le gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli a annoncé le début d’une «contre-offensive». Cette escalade des tensions aurait déjà fait une vingtaine de morts.

L’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar (l’homme fort de l’est de la Libye), qui mène une offensive en direction de Tripoli en Libye, a affirmé ce 7 avril avoir mené un premier raid aérien en banlieue de cette ville, où siègent ses rivaux du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale.

Simultanément, le GNA, dirigé par Fayez el-Sarraj, a annoncé le début d’une «contre-offensive» : l’opération, nommée «volcan de la colère», est destinée à «nettoyer toutes les villes libyennes des agresseurs et des forces illégitimes», selon le porte-parole des forces du GNA.

Un avion, des forces soutenant le gouvernement d’union nationale (GNA) de Libye reconnu par la communauté internationale, a effectué une attaque contre l’aérodrome situé au sud-ouest de Tripoli, a annoncé dimanche la chaîne Sky News Arabia, se référant à ses propres sources.

Selon la chaîne, la frappe a été réalisée contre l’aérodrome de la base militaire d’Al-Watya, à quelque 130 km de la capitale libyenne, Tripoli. Il n’y a pour le moment aucune information concernant d’éventuelles victimes ou destructions.

La base des forces aériennes libyennes d’Al-Watya avait précédemment abrité des unités militaires américaines.

L’Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar a annoncé plus tôt ce dimanche que sa branche aérienne avait mené sa première série de frappes en banlieue de la capitale contre les positions du GNA de Fayez el-Sarraj, selon la télévision locale.

Ces proclamations, faites à la mi-journée, interviennent alors que de violents combats ont été rapportés en matinée à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale, laissant entrevoir une poursuite de l’escalade des tensions.

Selon un premier bilan du ministère de la Santé du GNA, au moins 21 personnes ont été tuées et 27 autres blessées depuis le début de l’offensive du maréchal Khalifa Haftar contre la capitale libyenne, le 4 avril. Le ministère ne précise pas si les victimes comptent des civils, mais le Croissant rouge libyen a déploré la mort d’un de ses médecins. De son côté, l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar a fait état de 14 morts parmi ses combattants, selon son porte-parole, Ahmad al-Mesmari.

Le 6 avril, l’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, avait annoncé vouloir maintenir une conférence nationale à la date prévue du 14 au 16 avril malgré ce contexte.

L’armée US délocalise ses forces en Libye

Le commandement US pour l’Afrique délocalise ses forces stationnées en Libye face à l’aggravation de la situation sécuritaire dans ce pays nord-africain.

Sur fond de regain de tensions entre les camps rivaux libyens, le commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) a pris la décision de délocaliser temporairement son contingent en Libye.

«Le contingent des forces armées des États-Unis soutenant l’AFRICOM a été temporairement retiré de Libye au vu des conditions sécuritaires», lit-on dans un communiqué diffusé par le commandement.

« CLARIFICATION: A contingent of U.S. forces supporting AFRICOM temporarily relocated from Libya in response to security conditions. We will continue to monitor conditions on the ground and assess the feasibility for renewed U.S. military presence, as appropriate. »

L’AFRICOM, qui a pour vocation de protéger le personnel diplolatique et de mener des opérations antiterroristes sur le terrain, promet néanmoins de continuer à suivre la situation en Libye et d’évaluer la possibilité de rétablir sa présence militaire dans le pays en fonction des circonstances.
Plus tôt dans la semaine, le commandant en chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar, avait donné l’ordre à ses forces d’entamer la marche vers Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez el-Sarraj et reconnu par la communauté internationale.

Vendredi, les troupes du maréchal Khaftar ont atteint les banlieues de la capitale et pris le contrôle de l’aéroport international de Tripoli.