Libye : Haftar va poursuivre la guerre qu’il livre contre les islamistes

kobler-en-algerie-pour-discuter-de-la-libyeL’année 2017 « doit être celle des décisions » pour parvenir à une solution devant mettre fin à la crise qui frappe la Libye depuis plusieurs années, a affirmé samedi à Alger le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler.

Le responsable onusien, qui a mis en évidence la nécessité de « progresser politiquement » sur ce dossier, a évoqué, dans une déclaration à la presse à l’issue de son entretien avec le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, « une situation de crise permanente en Libye où des gens souffrent ».

Il a insisté, dans ce sens, sur la nécessité de « rétablir l’Etat, la sécurité et la stabilité » dans ce pays, mettant en avant « le rôle très important que jouent les pays limitrophes, particulièrement l’Algérie, dans la recherche d’une solution à la situation de crise dans ce pays ».

M. Kobler s’est réjoui du fait que l’ONU et l’Algérie « travaillent main dans la main sur le dossier libyen », estimant qu’il était « très important » d’avoir cette « concordance de vues » et cette « harmonie totale » pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans ce pays.

khalifa-haftar-libyeHaftar va poursuivre la guerre qu’il livre aux islamistes

Le maréchal libyen Khalifa Haftar, dans un entretien accordé le 4 janvier au quotidien italien « Il Corriere della Sera », adresse plusieurs messages aux Libyens et à l’étranger. Dans ce long entretien , Haftar soutient qu’il a l’appui du président russe pour obtenir des armes. L’homme fort de l’est de la Libye assure qu’il va poursuivre la guerre qu’il livre aux islamistes depuis 2014 et appelle le gouvernement de Fayez el-Sarraj à le suivre.

Haftar assure que la Russie fera tout pour lever l’embargo sur les armes imposé à la Libye et qu’elle lui livrera ensuite les armes nécessaires : « La Russie a une longue histoire en Libye, et la politique russe contre les terroristes au Moyen-Orient me plaît », déclare le maréchal.

Dans l’entretien, il dit refuser d’aller à Alger pour rencontrer le Premier ministre du gouvernement d’union nationale, Fayez el-Sarraj. Une rencontre qui était prévue ce 6 janvier, refutant ainsi les efforts algériens pour résoudre le conflit libyen.

Il assure n’avoir rien contre el-Sarraj, mais « contre son entourage », faisant allusion aux islamistes. Pour lui, l’heure est au combat contre les extrémistes. « Le temps de la guerre précède celui de la politique », annonce-t-il. La priorité est de sécuriser le pays. Il précise avoir tué 7000 jihadistes toutes organisations confondues [al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Daech, et leurs alliés, ndlr].

Le maréchal accuse les milices de Misrata d’aider ces extrémistes, surtout la katiba al-Farouk. Ces milices envoient toujours des nouveaux combattants vers Benghazi où Haftar aurait perdu 5000 de ses hommes.

A une question concernant Saif al-Islam el-Kadhafi, il estime que l’avenir politique de ce dernier est réduit en cendres, ce qui a mis en colère les kadhafistes qui sont pour le maréchal. Enfin, dans un message adressé à l’Europe, il estime qu’il est capable d’arrêter les migrants cherchant à joindre l’Eldorado rêvé, en contrôlant les frontières sud de la Libye.

Sorce : APS et agences