Libye : des dizaines de migrants tués dans un raid aérien

Un raid aérien a visé, mardi, un centre de détention de migrants près de Tripoli, la capitale libyenne. Un premier bilan fait état d’une trentaine de morts et de dizaines de blessés. Le gouvernement d’union nationale accuse le maréchal Haftar.

Nouveau carnage en Libye. Plus de 35 migrants ont été tués et au moins 70 autres blessés, mardi 2 juillet au soir, dans une frappe aérienne contre le centre de détention de migrants de Tajoura, situé à proximité d’un camp militaire en banlieue de Tripoli.

Dans un communiqué, le gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a dénoncé « un crime odieux », attribuant l’attaque au « criminel de guerre, Khalifa Haftar », l’homme fort de l’est libyen qui mène une offensive depuis début avril pour s’emparer de la capitale libyenne. Le GNA a accusé les forces pro-Haftar d’avoir mené une attaque « préméditée » et « précise » contre le centre de migrants.

L’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar a nié avoir touché le centre de détention de migrants lors du raid aérien, affirmant que des milices islamistes alliées à Tripoli l’avaient bombardé après une frappe de précision menée par l’ANL contre un camp militaire.

Le bilan pourrait augmenter

Au moins 70 migrants ont été blessés dans l’attaque, selon un « bilan préliminaire », a indiqué un porte-parole des services de secours, Osama Ali cité par l’AFP. « Le bilan pourrait s’aggraver », a-t-il ajouté, précisant que 120 migrants étaient détenus dans le hangar qui a été atteint de plein fouet par la frappe. Une source médicale interrogée par l’agence Reuters fait pour sa part état de 80 blessés au moins.

Plusieurs corps gisaient sur le sol du hangar aux côtés de restes humains mêlés aux affaires et vêtements des migrants maculés de sang. Les services de secours étaient encore à la recherche d’éventuels survivants sous les décombres, tandis que des dizaines d’ambulances se précipitaient sur place.

La frappe contre le centre n’a pas été revendiquée mais des médias pro-Haftar ont fait état mardi soir d’une « série de raids aériens » à Tripoli et Tajoura. La banlieue de Tajoura, qui compte plusieurs sites militaires appartenant aux milices islamistes armés pro-GNA, est régulièrement la cible de raids aériens des forces du maréchal Khalifa Haftar.

Le HCR « extrêmement préoccupé »

Ces dernières ont promis cette semaine d’intensifier les frappes aériennes contre leurs rivales du GNA, après avoir perdu Gharyan, ville située à une centaine de kilomètres de Tripoli dont le maréchal avait fait son centre opérationnel dans son offensive contre la capitale, à plus de 1 000 km de son bastion de Benghazi (est).

Sur son compte Twitter, le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit « extrêmement préoccupé ». La mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) a maintes fois exprimé son inquiétude sur le sort d’environ 3 500 migrants et réfugiés « en danger dans des centres de détention situés près de zones d’affrontements ».

Avec agences