L’humilité des Braves de Si Béji

Youssef Chahed a mis sur son compte la résolution de la crise syndicale. Il se targue d’avoir réussi à consentir les augmentations salariales pour les fonctionnaires et les retraités de la fonction publique, tout en préservant les équilibres budgétaires. Il a évité les dangers d’une grève générale de deux jours, le 20 et 21 février, et une année blanche pour les élèves. Il a ainsi prétendu avoir dissipé les craintes des parents. Je suis beau, je suis gentil, je vous aime, votez pour moi.
L’UGTT a fêté la victoire pour avoir satisfait les attentes de ses adhérents malgré les résistances du gouvernement. Le bureau exécutif a négocié directement avec le gouvernement les revendications des enseignants, pour dépasser l’entêtement du secrétaire général de la fédération des enseignants, que beaucoup ont diabolisé.
Rached Ghannouchi est sorti de son silence tout au long de la crise sociale qui a agité le pays depuis des mois, pour s’approprier avec arrogance la sortie de crise et gagner en popularité.
Abir Mousi, tout au long de son parcours a ignoré jusqu’à l’existence même d’un syndicat, alors que tout au long de son histoire, l’UGTT était un pilier de la lutte nationale et un soutien au mouvement destourien dont elle a usurpé l’héritage. Pourtant, lors d’un des ses tout dernier meeting, elle s’en est rappelé uniquement pour discréditer la centrale syndicale en exprimant hypocritement, les larmes aux yeux, sa compassion avec les parents d’élèves ; populisme et démagogie obligent. Une élection se prépare, il faut brasser large même par le mensonge.
Bref on se serait cru devant une dispute pour le partage du gâteau de Noël.
Mais, ceux qui se sont parés des galons et les médiats qui leur ont concédé cette supercherie, ont commis l’outrage de mettre en sourdine le rôle du Président de la République Monsieur Béji Caïed Essebsi dans la crise sociale qui a suscité tant de craintes. Ils ont profité par lâcheté de l’humilité des braves de si Béji.
On a été habitué aux calomnies propagées, depuis longtemps, par certaines parties mesquines et leurs esclaves internautes, sur l’incapacité du grabataire Président à assumer son rôle, sa fragilité physique, sa « sénilité », ses longues heures de somnolence. Seulement, ces découillonnés sont à chaque fois terrassés par la prestance du Président, toujours vif, alerte et faisant preuve d’une présence d’esprit et d’une éloquence peu commune et qui donne des complexes à plus d’un quadragénaire.
Aujourd’hui, que sa candidature à la Présidence est à l’ordre du jour, il fallait l’enfoncer aux yeux de l’opinion. Au plus fort moment de la crise, les lâches de tout bord qui se cachaient derrière des pédés internautes l’ont accusé de pousser Taboubi au pourrissement du climat politique et aux agitations sociales pour acculer Chahed à la démission. D’autres ont fait circuler qu’il était derrière les gilets rouges qui allaient envahir les villes tunisiennes j’usqu’à la chute du Chef du gouvernement. Certains même, ont déclaré qu’ils l’ont vu sur une barricade et que Gavroche lui tendait les pavés avec lesquels il caillassait la police. Nous voilà avec un Président, danger public n° 1. Il ne reste dans ce pays que l’institution de la présidence de la République qui résiste à l’anarchie, il faut la démolir. Les descendants des Banou Hilal ne veulent rien épargner.
C’est ce qui explique le silence des politiques et des médiats, frappés d’Alzheimer, sur le rôle de Si Béji dans la résolution de la crise sociale qui a secoué le pays. Or, il suffit de secouer un peu la tête, pour se souvenir de ce vendredi 27 décembre 2018, où le Président de la République a réuni, le chef du gouvernement, le secrétaire général de l’UGTT et celui de l’UTICA, les représentants des partis politiques et groupes parlementaires pour les pousser à assumer pleinement leur responsabilité afin d’éviter au pays les dangers des troubles sociaux que des grèves générales pourraient susciter, à l’instar du 26 janvier 1978 où l’armée a du intervenir. L’Etat était en péril et l’Etat s’est défendu. Rien ne l’empêche de se défendre de nouveau. Le message était clair.
Le Président désigne Yousef Chahed, seul responsable de la crise économique et sociale actuelle. Il se doit d’assumer sa responsabilité pour trouver un accord avec l’UGTT, et à Taboubi d’arrondir ses ongles. Aux partis et groupes parlementaires de la coalition gouvernementale, le Président les a mis devant leurs responsabilités historiques de ne pas laisser le chef du gouvernement entraîner le pays dans une aventure que le pays ne peut supporter. L’article 77 de la constitution était dans l’air.
Suite à la grève générale de janvier 2019, et les échecs des négociations et la fronde des enseignants du secondaire, le Président réunit le Conseil supérieur de la sécurité nationale et porte à l’ordre du jour la crise syndicale. Le message est clair. La sécurité nationale est en péril. Les protagonistes sont acculés à s’entendre. S’ils se sont entendus en ce début du mois de février, c’est entre autre et surtout à cause de ce coup de point présidentiel. Il n’est donc pas en train de ronronner comme le laissent entendre les pantouflards. Il a défoncé les murs exigus qui le confinaient à des pouvoirs limités en apparence. Il a rompu le silence de la constitution qui lui ouvre un large champ d’intervention dans le cadre de la magistrature d’influence inaugurée au Portugal. Le Président a agit. Il a su éviter les peaux de bananes. Il a soumis les protagonistes à ses ordres à fin d’éviter aux pays des périls, oh combien menaçants.
Si Béji est debout, pugnace. Il se démène actuellement dans les instances internationales pour colmater les turbulences des adolescents de la sphère gouvernementale, la « cacaphonie » parlementaire et à minimiser le danger intégriste, en vue de présenter une bonne image de la Tunisie pour réconforter ses partenaires actuels et futurs.
Ceux qui ont occulté le rôle du Président dans la dernière crise sociale et qui essayent de le dénigrer par tous les moyens, oublient qu’ils lui doivent depuis 2014, l’oxygène qu’ils respirent. Maintenant qu’ils l’ont trahi et ont choisi le gaz carbonique, ils auront à se flageller, l’éternité durant, comme les Irakiens qui ont trahi el Husein. Les masochistes qui prônent la neutralité des lâches, auront à faire leur Omra à al Quds, pour se prosterner devant le mur des lamentations. 2011, c’était juste hier.

Mounir Chebil

Illustrations : Si Béji a bien réuni les antagonistes pour leur rappeler leur devoir et les pousser à trouver la solution à la crise ( personne n’en parle aujourd’hui )