Les terroristes de Daech ont laissé derrière eux plus de 200 charniers en Irak

L’ONU a annoncé mardi 6 novembre avoir découvert à ce jour 202 charniers en Irak, laissés par le groupe terroriste Daech. Des fosses communes susceptibles de renfermer plus d’une dizaine de milliers de corps .L’ONU craint d’en trouver « beaucoup plus ».

Le groupe terroriste État islamique (EI ou Daech) a laissé derrière lui plus de 200 charniers dans les régions d’Irak qu’il a tenues de 2014 à 2017, a annoncé , mardi 6 novembre ,l’Organisation des Nations Unie ( ONU ), qui appelle à en extraire des preuves des crimes djihadistes et à apporter des réponses aux familles de disparus.

Selon un rapport de la mission d’assistance en Irak et du Bureau des droits de l’homme de l’ONU, ces 202 fosses communes mises au jour dans différentes provinces du nord et de l’ouest de l’Irak pourraient renfermer jusqu’à 12 000 corps. Et « il pourrait y en avoir beaucoup plus », poursuit le rapport, certaines zones étant inaccessibles, car toujours minées ou sous la menace de cellules djihadistes clandestines.

Dans la seule province de Ninive, où se trouve Mossoul, l’ancienne « capitale » de Daech dans le nord de l’Irak, plus de 7200 personnes sont toujours portées disparues, dont 3117 membres de la minorité yézidie, particulièrement persécutée par les djihadistes, selon la Commission gouvernementale irakienne des droits de l’homme.

Pour apporter des informations sur leur sort aux familles, l’Irak va devoir fouiller toutes ces fosses communes découvertes dans les provinces de Ninive – pour près de la moitié –, d’Al-Anbar, dans l’ouest de l’Irak et de Kirkouk et Salaheddine dans le nord .

Pour l’heure, seulement 28 de ces fosses ont été fouillées et 1258 corps ont été exhumés, selon l’ONU. La tâche est encore énorme, car si certaines ne renferment que quelques corps, d’autres en contiennent plusieurs milliers.

C’est très probablement le cas d’une cavité naturelle au sud de Mossoul, surnommée « Khasfa » [le gouffre, en arabe], où les habitants racontent que les djihadistes exécutaient chaque jour des dizaines d’Irakiens, notamment des membres des forces de l’ordre.

Près d’un an après l’annonce par Bagdad de sa « victoire » sur Daech, « les preuves rassemblées sur ces sites seront centrales », estime le rapport de l’ONU, appelant à les préserver et à y mener des exhumations minutieuses.

Seuls ces éléments, poursuit-il, pourront « garantir des enquêtes crédibles, des procès et des condamnations conformes aux standards internationaux ».

Reportage de ARTE réalisé en septembre 2018

Avec agences