18 heures : La plage baillait son vent glacial qui remontait toute la rue ennakhil et venait se fracasser sur mes cotes à l’arena. Mon fond de filtre refroidi congelait littéralement quand débarquait mon copain flanqué de deux collègues du métier dont j’ai cru reconnaître l’un sans aucune pouvoir coller une identité sur l’autre.
La discussion s’engagea savante, fluide sur les heurts et malheurs de la sécurité sociale lorsqu’elle s’enflamma sur le nombre de bénéficiaires des ta3widhates largués sur le dos des assurés sociaux pour profiter du régime sans aucun effort contributif. 8000 seulement disait l’inconnu sympathique et souriant , sûr de son affaire. 20000 commençai – je à crier quand mon ami, collègue et frère qui savait que j’allais débuter à cracher mon venin crut bon de mettre la plaque d’immatriculation sur le front de essayed : Un tampon invisible à l’intérieur du crâne. Des circonvolutions cérébrales et des neurones très bien huilées d’un islamiste pur et dur , au diapason de tout ce qui se passe au pays et à Monplaisir dans les hautes sphères de la Nahdha et de Majless echchoura.
La brise fraîche glaçait maintenant mon sang. Mes globules rouges et blancs, comme congelés en laboratoire, commençaient à muer en un nuage blanchâtre qui s’évaporait remontant, plongeant mes synapses dans l’univers brumeux de la secte. Les tares de la nahdha sont déballées , crachées presque au nahdhawi qui disait comprendre la colère sinon la répulsion de mes semblables pour leur parti qu’ils ont même mesuré et évalué à 40 % en ce moment après avoir caracolé à 67 % avant les élections législatives.
Il avait réponse à tout. Un parti islamiste, c’est la démocratie chrétienne en Europe sauf qu’il a oublié que c’était des pays laïcs, la démocratie c’est la nahdha qui l’ingère le mieux à travers ses rouages sauf qu’il a oublié que leur «ostedh» rached règne sur ce parti depuis 40 ans, l’économie et le social c’est l’affaire de leurs experts qui ont en main un plan de relance jusqu’à 2030 sauf que la khnana de leur cheikh à laquelle ils s’accrochent ne durera pas jusque là, la justice transitionnelle doit être remplacée par une nouvelle amnistie générale sauf que le peuple n’est jamais prêt d’oublier les assassinats de Chokri et Brahmi et leur système de police parallèle.
Un Ghannouchi dans sa philosophie un harouni dans sa logique, un Dilou dans son verbiage et un chekib dans sa rhétorique.
20 heures : Je commande un café chaud pour retrouver mes esprits et mes potes, les éternels raleurs qui regardent deux vidéos : la manif des fidèles de la abir devant l’IVD et celle des citoyens et camarades de chokri scandant ya Ghannouchi ya saffah…..
Fadhi Ch’ghol