Les Etats-Unis prêts à agir en Syrie si le Conseil de sécurité de l’ONU ne le fait pas

Nikki Haley, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’organisation des Nations unies, a averti lundi 12 mars que si le Conseil de sécurité de l’ONU n’agissait pas sur la Syrie, les Etats-Unis étaient prêts à agir.

«Ce n’est pas le chemin que nous préférons, mais c’est un chemin que nous sommes capables de prendre, nous l’avons déjà démontré, et nous sommes prêts à le reprendre», a déclaré Nikki Haley, représentante permanente des Etats-Unis aux Nations Unies.

Dénonçant l’attitude de Moscou et Damas qui « n’ont jamais eu l’intention d’appliquer » un cessez-le-feu humanitaire, les Etats-Unis ont présenté une nouvelle résolution « simple », « contraignante » qui « ne permet aucun contournement ». « L’heure est venue d’agir », a martelé l’ambassadrice  Nikki Haley.

« Il est urgent de permettre des évacuations humanitaires » dans la Ghouta orientale, a lancé lundi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, alors que la trêve exigée il y a 15 jours par ce même Conseil votée à l’unanimité, n’est pas appliquée.

Le Front Al-Nosra utilise des armes chimiques

Le Front Al-Nosra a utilisé des armes chimiques dans la Ghouta orientale, en Syrie, a déclaré l’ambassadeur russe auprès de l’Organisation des Nations unies (Onu), Vassili Nebenzya.

Dans la Ghouta orientale, des terroristes du Front Al-Nosra ont eu recours à une substance chlorée, a annoncé ce lundi l’ambassadeur russe auprès de l’Onu, Vassili Nebenzya, lors d’une session du Conseil de sécurité.

«La banlieue de Damas ne peut rester un foyer de terroristes [et] servir pour des attaques continuelles de la part de terroristes dans le but de compromettre la cessation des hostilités», a-t-il martelé. Le représentant russe a en outre rappelé que l’opération de reconquête militaire menée par l’armée syrienne ne violait en aucune manière les résolutions des Nations unies. Et en particulier la résolution 2401, votée le 24 février, sur l’instauration d’un cessez-le-feu humanitaire, autorisant toutefois de continuer le combat contre les groupes terroristes Etat islamique et al-Qaïda et les personnalités et entités leur étant associées.

Selon Vassili Nebenzia, les groupes armés antigouvernementaux continuent d’attaquer hôpitaux et structures civiles. «Depuis le vote de la résolution [2401], plus d’une centaine de personnes [civiles] sont mortes», a-t-il précisé.

Ce même jour, un laboratoire clandestin de fabrication d’armes chimiques a été retrouvé dans une zone de la Ghouta libérée des groupes djihadistes, par l’armée syrienne. Damas soupçonne les rebelles de vouloir mener des attaques chimiques pour l’en accuser.

Boucliers humains

Alors que l’armée syrienne a reconquis près de la moitié de la région de la Ghouta, mi-urbaine, mi-agricole, plusieurs éléments laissent penser que les combattants des groupes islamistes tentent de retenir les civils afin de s’en servir comme boucliers humains.

Le 23 février dernier, les groupes rebelles eux-mêmes avaient rejeté un plan d’évacuation des civils de la Ghouta, au motif qu’un déplacement de population constituait à leur yeux rien de moins qu’un «crime de guerre». Selon Vladimir Zolotoukhine, porte-parole du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, une partie de la population, piégée dans l’enclave de la Ghouta, tente de s’organiser afin de contrecarrer le blocus que leur imposent les groupes djihadistes. «Il existe des preuves que certains civils s’unissent en petits groupes et s’arment dans le but de briser le blocus des combattants afin de rejoindre les territoires contrôlés par le gouvernement», a-t-il déclaré le 2 mars aux journalistes.

Washington et ses alliés commettent des crimes en Syrie

La coalition internationale sous commandement américain continue à commettre des crimes contre le peuple syrien et à soutenir les derniers djihadistes dans le pays, a déclaré l’ambassadeur syrien à l’Onu Bachar Jaafari.

Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres et au Conseil de Sécurité, l’ambassadeur syrien à l’Onu Bachar Jaafari a appelé de protéger la Syrie contre les actions de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.
«À l’heure actuelle, il est impossible de dénombrer le nombre de victimes. De plus, la coalition soutient toujours les derniers djihadistes de Daech* et cherche à former à partir de ceux-ci des groupes séparatistes qui agissent selon les ordres des États-Unis dans les provinces de Hassaké, de Raqqa et de Deir ez-Zor. De telles actions prouvent que le seul but de la coalition qui bafoue les normes du droit international est de saper la souveraineté, l’unité et l’intégralité territoriale de la République arabe syrienne et de prolonger la crise syrienne», a-t-il indiqué.

Il a également appelé le Conseil de Sécurité à «prendre immédiatement des mesures pour mettre la fin aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité».

Selon lui, le Conseil de Sécurité «doit obtenir la cessation de la présence illégale des forces américaines sur le territoire syrien et empêcher les États-Unis de réaliser leur plan perfide visant le démembrement de la République arabe syrienne et le pillage de ses ressources», a souligné M.Jaafari.

Le diplomate a attiré l’attention sur l’incident survenu, le 25 février, lorsque des avions de la coalition ont bombardé les villages de Dhahret Alouni et Chaafa dans la province de Deir ez-Zor. À la suite de ce raid aérien, 29 civils ont été tués et des dizaines ont été blessés dont la plupart étaient des femmes et des enfants.

Source : RT et agences